Ancien interprète de l’armée française, l’Afghan Abdul Razeq Adeel a monté une association et se bat en France pour sauver ses anciens collègues. Menacés sur place par les Talibans et Daech, car ils ont « collaboré avec les forces d’occupation », 700 civils ont travaillé avec les forces françaises présentes en Afghanistan de 2002 à 2014. Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux cherchent par tous les moyens à gagner leur visa pour l’Hexagone.

Samedi 20 octobre, jour des élections législatives afghanes, Qader Daoudzai, un ancien interprète qui avait servi l’armée française de 2010 à 2012 est mort dans un attentat-suicide contre un bureau de vote à Kaboul. « Il savait qu’il allait mourir et qu’il laisserait ses enfants à sa femme, explique son frère à RFI. Il disait toujours : “Si je ne vais pas en France, je mourrai dans une attaque ou quelqu’un me tuera. »

Il avait fait une demande de visa pour la France en 2015 qui avait été rejetée, comme celle de 150 anciens auxiliaires de l’armée française. Qader Daoudzai devait envoyer dans les prochains jours son dossier dans le cadre d’une nouvelle procédure de relocalisation ouverte le 15 octobre – « à la suite de pressions médiatiques et celles d’ONG », écrit Le Figaro.

Pendant la campagne électorale de 2017, Emmanuel Macron avait pourtant qualifié de « trahison » l’attitude de l’Etat français face aux auxiliaires afghans abandonnés à leur sort. Le ministère des affaires étrangères précise, qu’à ce jour une centaine d’anciens interprètes et collaborateurs de l’armée française ont été accueillis avec leur famille sur le territoire.