C’est le plus long serpent de mer de la téléphonie mobile. Depuis 2011, Samsung annonce régulièrement travailler sur un fantasmatique smartphone qu’on peut déplier pour le transformer en tablette grâce à son écran souple. Mais cette fois-ci, l’appareil dévoilé mercredi 7 novembre au cours de la conférence des développeurs Samsung devrait bel et bien voir le jour.

Si la marque coréenne parvient à relever les derniers défis de conception qui demeurent, la production en masse devrait démarrer dans les prochains mois, selon Justin Denison, vice-président du marketing chez Samsung. Ce smartphone, dont le nom n’a pas été révélé, pourrait donc être commercialisé fin 2019, même si son fabricant ne se hasarde pas à donner de date précise.

Le prototype a été présenté dans une atmopshère de secret. / Eric Risberg / AP

Deux écrans

Il n’existe pas d’image claire de ce smartphone pliable, car Samsung l’a dévoilé dans la pénombre, en prenant soin, dixit, de « maquiller » ses lignes pour empêcher qu’on le voie bien. On sait cependant qu’il adopte une formule différente du mobile pliable FlexPai annoncé deux jours plus tôt. Son grand écran souple de 7,3 pouces n’est pas situé à l’extérieur du mobile, mais abrité à l’intérieur de sa coque, bien protégé des chocs. On le verra seulement lorsqu’on dépliera le mobile.

L’extérieur du smartphone est tapissé d’un second écran, plus classique, mesurant 4,6 pouces. Il servira lorsqu’on n’aura qu’une main à lui consacrer. Ce format rappelle un peu celui du Nokia Communicator, un smartphone pliable né dans les années 1990, mais dépourvu d’écran flexible.

L’une des toutes dernières version du Nokia Communicator, qui a connu une très longue carrière : le E90. / NOKIA

Android à bord

Le smartphone de Samsung sera probablement facturé bien plus de 1 000 euros – les smartphones haut de gamme de la marque valent déjà près de 1 000 euros, avec un seul écran – et sera équipé du logiciel central (OS) de Google, Android. Le même jour, Google, par la voix de son vice-président à l’ingénierie, Dave Burke, qui s’exprimait au cours du sommet des développeurs Android, a d’ailleurs annoncé que l’OS Android évoluerait légèrement pour pouvoir fonctionner avec les smartphones à écran pliable.

Il semble que les créateurs d’applications auront peu de travail pour adapter leurs interfaces aux écrans souples. Ils s’appuieront sur un outil de conception déjà existant nommé « continuité d’écran » qui permet, par exemple, de gérer le passage d’une application en mode paysage lorsqu’on fait tourner le mobile en main. L’outil « continuité d’écran » évoluera seulement pour mieux prendre en compte les écrans flexibles. Les problèmes d’affichage des applications, qui risquent de se produire à la sortie du smartphone pliable de Samsung, pourraient donc être vite corrigés.