Censée relier les champs pétrolifères de la province canadienne d’Alberta aux raffineries américaines du golfe du Mexique, cette gigantesque infrastructure opérée par TransCanada, et qui est déjà en cours de construction, est fermement combattue par les communautés autochtones des territoires qu’elle traverse. / SPENCER PLATT / AFP

Nouvel épisode de la saga Keystone XL. Alors que le président Trump avait relancé la construction de cet oléoduc controversé peu de temps après son investiture, la justice états-unienne en a décidé autrement. Un juge fédéral du Montana a suspendu jeudi 8 novembre sa construction, estimant que l’administration Trump n’a pas su motiver suffisamment sa décision de remettre en cause l’arrêt du projet décidé par Barack Obama en 2015.

Keystone XL, qui doit traverser l’Amérique du Nord sur 1 900 km, dont 1 400 km aux Etats-Unis, provoque une controverse depuis près de dix ans et sa première demande.

Censée relier les champs de sable bitumeux de la province canadienne d’Alberta aux raffineries américaines du golfe du Mexique, cette gigantesque infrastructure opérée par TransCanada, et qui est déjà en cours de construction, est activement combattue par les communautés autochtones des territoires qu’elle traverse, inquiètes des dégâts environnementaux qu’elle pourrait causer. Des organisations écologistes mettent en avant le fait que ce mode d’extraction de pétrole compte parmi les plus polluants.

Victoire majeure et revers de taille

La suspension ordonnée par le juge Brian Morris est temporaire et impose au gouvernement américain d’examiner plus en profondeur les implications du projet sur le climat, la faune et les cultures autochtones. Mais elle s’apparente à une victoire majeure pour les défenseurs de l’environnement et les communautés amérindiennes, et à un revers de taille pour le président des Etats-Unis, qui avait autorisé la construction du pipeline reliant le Canada au Texas deux mois après son arrivée au pouvoir, concrétisant ainsi une promesse de campagne.

Donald Trump avait justifié le contournement du blocage décrété par son prédécesseur, Barack Obama, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, par la volonté de créer des emplois et de favoriser le développement des infrastructures.

Le tronçon sud est déjà en place. Il ne reste plus qu’à construire la partie qui permettrait d’augmenter les capacités déjà existantes, entre la frontière canadienne et l’Etat du Nebraska.