France 5, samedi 10 novembre à 22 h 30, documentaire

Alors qu’un avion survole le jardin où elle s’entretient avec les auteurs du documentaire Placido Domingo, l’homme aux mille vies, la mezzo-soprano espagnole Teresa Berganza dit de son collègue et compatriote : « Ça, c’est l’avion de Placido ! » A la toute fin, après le déroulé des crédits, entendant un autre avion, elle plaisante à nouveau : « Ça c’est encore Placido : il a chanté à Milan, maintenant il va à New York ! »

Il a beau plaisanter en disant volontiers : « Si je me repose, je m’ankylose », sa santé et sa longévité continuent de stupéfier

Mais Berganza ne plaisante qu’à moitié : le ténor passe sa vie dans les jets (où il reconnaît dormir très bien : c’est son arme secrète) qui le mènent partout dans le monde, pour des spectacles et des concerts publics, mais aussi pour des événements privés qui s’arrachent à prix d’or. Il est le seul en exercice des fameux « Trois Ténors » : Luciano Pavarotti n’est plus depuis 2007 et José Carreras a quitté la scène deux ans plus tard.

Domingo enterrera tous les autres. Il a beau plaisanter en disant volontiers : « Si je me repose, je m’ankylose » (une traduction assonante de sa formule en anglais « If I rest, I rust »), sa santé et sa longévité continuent de stupéfier.

Sur les lieux de son enfance

Car ce colosse de 77 ans, s’il ne chante plus les rôles de ténor les plus exposés, en apprend sans cesse de nouveaux et continue d’écumer les salles les plus prestigieuses. Aujourd’hui, il aborde aussi certains rôles de baryton, comme celui de Germont père, dans La Traviata, de Verdi. Et il se produit aussi comme chef ­d’orchestre (quitte, parfois, à diriger l’après-midi et à chanter le soir, comme on l’a vu le faire naguère au Metropolitan Opera de New York !).

Pour ce documentaire attachant, auquel concourent de nombreux témoins, Domingo revient sur les lieux de son enfance, à Madrid, et évoque son adolescence, au Mexique, où ses parents, tous deux chanteurs, s’exilèrent et fondèrent une troupe de zarzuela.

On le voit et l’entend aussi dans des documents filmés qui rappellent quelle force dramatique il a toujours su donner à ses rôles et quel don de soi il a sans cesse témoigné face à son fervent public. Domingo le dit à la fin : « Tant que le public m’aime et que je peux lui donner ce qu’il aime, je continuerai. »

[TEASER] Placido Domingo, l'homme aux 1000 vies
Durée : 02:04

Placido Domingo, l’homme aux mille vies, documentaire réalisé par Andy Sommer (Fr., 2015, 80 min). www.france.tv/documentaires