Près d’une semaine après que huit personnes ont perdu la vie dans l’effondrement de deux immeubles insalubres à Marseille, le maire de la ville admet certains manquements de la part de la municipalité. « On n’en a pas assez fait », a reconnu, dimanche 11 novembre, Jean-Claude Gaudin (LR). « On n’en a pas assez fait parce que c’est compliqué, parce qu’on ne nous laisse pas manœuvrer, et donc il est clair que l’insalubrité existe encore », a développé l’élu, à la tête de la municipalité depuis 1995, lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de ville. « Il faut qu’on s’attache à faire des efforts sérieux de ce côté-là », a-t-il ajouté.

Une note confidentielle de l’agence régionale de santé révélée vendredi par Le Monde étrille le service communal d’hygiène et de santé (SCHS) de la ville, jugeant que ses agents ont tendance à « sous-évaluer » les dysfonctionnements dans les immeubles et à « minimiser » leur impact sur la santé des habitants. M. Gaudin, interrogé par la presse sur cette note, a assuré que la mairie allait « renforcer ce service-là ». Tout en reconnaissant les failles de la mairie sur l’habitat insalubre, le maire a estimé, concernant les immeubles en péril, que « dès que nous sommes alertés, nous prenons (…) les arrêtés de péril ».

Marée humaine

Durant la conférence de presse, le maire a, une nouvelle fois, écarté la possibilité d’une démission, martelant : « je ne fais pas tout bien, j’en suis sûr, mais je suis là et je reste là ! » Le maire de Marseille a aussi expliqué avoir préféré ne pas participer à la marche blanche de samedi, en hommage aux huit victimes de la rue d’Aubagne : « Ma présence peut-être aurait pu provoquer des tensions. »

La marche blanche organisée par les familles et les proches des victimes de la rue d’Aubagne a réuni dans les rues de Marseille 8 000 personnes selon la police, « une marée humaine » selon les organisateurs. Tout au long de la semaine, les critiques à l’égard de la gestion de Jean-Claude Gaudin (LR) n’ont cessé de croître. Un rapport remis en 2015 au gouvernement faisait état de 40 000 logements indignes à Marseille, menaçant la sécurité de près de 100 000 habitants.