A Lille, en 2014. / DENIS CHARLET / AFP

Les hommes, plus que les femmes, aiment payer en sortant des billets de leur portefeuille. Des travaux empiriques le laissaient deviner, mais le fait est désormais établi par une étude de la Banque de France sur « L’usage des espèces en France », publiée, lundi 12 novembre, à partir de données collectées, en 2016, par la Banque centrale européenne à travers 17 pays de la zone euro. La part des achats payés en espèces atteint 72,2 % chez les hommes, contre 67,4 % chez les femmes, qui utilisent davantage leur carte bancaire.

Ces chiffres montrent qu’en France le cash reste le moyen de paiement le plus utilisé : 68 % des achats en magasin ont été réglés en espèces (contre 27 % par carte), lors de l’enquête. La France figure pourtant en bas du classement européen, aux côtés de la Belgique (63 % des paiements réalisés en espèce) ou des Pays-Bas (55 %). En moyenne, dans la zone euro, huit achats en magasin sur dix restent payés avec des pièces ou des billets.

La Banque de France souligne par ailleurs que « l’usage des espèces tend à croître avec l’âge ». Les moins de 40 ans y ont moins recours que leurs aînés pour régler leurs achats en boutique, le cash exerçant un pouvoir d’attraction particulièrement fort auprès des consommateurs âgés de 55 à 64 ans (plus de 73 % des achats payés en espèces).

A partir de 20 euros, la carte bancaire est privilégiée

Selon la catégorie socioprofessionnelle à laquelle on appartient, on ne paie pas non plus tout à fait de la même manière. Les ouvriers, les retraités et les personnes au foyer utilisent un peu plus facilement du liquide que les demandeurs d’emploi, les étudiants, les salariés ou dans les professions libérales. Le revenu a en revanche peu d’influence.

Mais ces caractéristiques sociodémographiques des consommateurs importent finalement beaucoup moins que le montant à payer : plus la valeur de la transaction augmente, plus les Français hésitent à sortir leurs billets. A partir de 20 euros, la carte bancaire devient le moyen de paiement privilégié (les chèques commencent à concurrencer les espèces au-delà de 45 euros). D’ailleurs, en valeur, les paiements en espèces ne représentent que 28 % des dépenses au point de vente, soit la part la plus faible de la zone euro.

D’ailleurs, s’ils avaient réellement le choix entre tous les moyens de paiement au moment de régler leurs achats, seuls 17 % des Français préféreraient payer en espèces – se démarquant ainsi de leurs voisins européens. Avec la généralisation du paiement sans contact aux caisses dès le premier euro, l’avenir du cash s’annonce incertain.