Après avoir accepté, ces dernières années, de négocier avec certains clubs la valeur de leurs contrats de sponsoring et l’ampleur des sanctions pour la non-application des règles de fair-play financier, l’Union des associations européennes de football (UEFA) se fait soudain menaçante. En tout cas, après les révélations, la semaine passée, des « Football Leaks », l’instance prévient qu’elle pourrait ne pas en rester là. « Si de nouvelles informations suggèrent que des cas précédemment classés n’ont pas été correctement traités, ces cas pourront être rouverts », a ainsi averti l’UEFA dans un communiqué publié lundi 12 novembre dans la soirée.

« L’UEFA réalise chaque année une évaluation de tous les clubs par rapport aux exigences du fair-play financier en termes d’équilibre économique. Si de nouvelles informations ayant trait à cette évaluation sont révélées, l’UEFA les utilisera pour les confronter aux chiffres » fournis précédemment « et demandera des explications, des clarifications ou des démentis aux clubs concernés », ajoute l’instance.

Les « Football Leaks », ces documents obtenus par le consortium European Investigative Collaborations (ECI), ont révélé que plusieurs clubs ont tenté de contourner, ou ont contourné les règles du fair-play financier. Ce dispositif, mis en place au début des années 2010, interdit théoriquement aux clubs engagés en compétitions européennes de dépenser plus qu’ils ne gagnent par leur propre moyen, dans la limite de 30 millions d’euros de déficit sur trois saisons.

Afin de s’affranchir de ce cadre, certains clubs ont cherché à surévaluer certains de leurs contrats, et donc leurs recettes (le contrat « de promotion de l’image du Qatar » entre le PSG et l’Autorité du tourisme du Qatar [QTA], par exemple). D’autres ont cherché à utiliser des sociétés off-shore afin de masquer l’origine des sommes perçues (Monaco, par exemple, à travers un partenariat avec une agence de marketing, AIM Digital Imaging, « société offshore immatriculée à Hongkong »).

Au total, le site français Mediapart accuse l’UEFA d’avoir « blanchi plus de six milliards d’euros d’injections de cash », alors que les clubs sont censés ne vivre que de leurs revenus propres. « Ces privilégiés ont pu vivre au-dessus de leurs moyens, en dehors de toute rationalité économique et en violation des règles du fair-play financier », indique encore Mediapart.