A Gaza, le 13 novembre. / MAHMUD HAMS / AFP

Dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 novembre, le ciel du sud d’Israël et de la bande de Gaza fut le théâtre d’un chassé-croisé ininterrompu de frappes aériennes israéliennes et de tirs déclenchés par les factions palestiniennes. Six personnes sont mortes dans les frappes israéliennes à Gaza et une autre a été tuée en Israël après la chute d’une roquette palestinienne.

Une nouvelle fois, Israël et le Hamas, qui contrôle l’enclave palestinienne, sont au bord du précipice : mardi matin, chaque partie continuait de frapper, même si elles gardaient encore une certaine retenue. Les factions palestiniennes ont des roquettes de portée suffisante pour atteindre Jérusalem, Tel-Aviv et au-delà. Les frappes israéliennes ont semblé évité de tuer des civils palestiniens.

Les barrages de projectiles tirés depuis l’enclave palestinienne ont débuté le 12 novembre en milieu d’après-midi. Le Hamas et le Jihad islamique ont indiqué qu’il s’agissait de tirs de représailles après l’opération menée la veille par l’armée israélienne dans Gaza, et qui a causé la mort de sept Palestiniens, dont un commandant des Brigades Al-Qassam. Un lieutenant-colonel des forces spéciales israéliennes a également été tué.

Le 13 novembre au matin, l’armée israélienne comptabilisait plus de 400 roquettes et obus de mortier tirés depuis la bande de Gaza. Plus d’une centaine auraient été interceptées par le système de défense aérienne du Dôme de fer. « Il s’agit du barrage de projectiles le plus intense en un seul jour depuis la guerre de 2014 », a commenté le porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus, mardi matin. L’armée israélienne estime que le Hamas et le Jihad islamique disposeraient d’un arsenal de plus de 20 000 roquettes et obus de mortier de calibres et de portées divers, signe que leurs capacités militaires se sont largement accrues depuis le dernier conflit.

Explosion d’un bus

La plupart des projectiles ont visé le sud d’Israël autour de Gaza, mais certains ont atteint les localités de Sdérot, Netivot et Ashkelon, plus éloignées. Dans celle-ci, un civil est mort après qu’une roquette a frappé la maison où il se trouvait. L’homme, âgé de 40 ans, serait un Palestinien originaire de Hébron. La veille, à Kfar Aza, un soldat israélien de 19 ans a été grièvement blessé par l’explosion d’un bus qu’un missile antichar lancé depuis l’enclave palestinienne avait atteint. Près de 80 de civils israéliens seraient légèrement blessés, dont deux gravement, selon la Magen David Adom, la Croix-Rouge israélienne. Les sirènes ont retenti toute la nuit du 12 au 13 novembre dans le sud d’Israël. Elles continuaient de sonner le 13 novembre au matin.

En représailles, l’armée israélienne a déployé ses avions de combat, ses hélicoptères et ses chars pour frapper plus de cent cibles affiliées au Hamas et au Jihad islamique. Selon le Croissant-Rouge, cinq personnes ont été tuées et plusieurs blessées. Les raids ont visé des infrastructures militaires dans l’ensemble de la bande de Gaza : tunnels d’attaque, postes d’observation, sites de lancement, ainsi que des zones de stockage et des centres de production d’armes.

Lors des escalades précédentes – le 29 mai, le 20 juin, le 13 et le 20 juillet, le 8 août et le 17 octobre –, provoquées par les manifestations de la Marche du retour, et notamment l’envoi de cerfs-volants ou ballons incendiaires, les mêmes techniques de dissuasion militaire avaient été employées par Israël. Cette fois, l’aviation israélienne a également détruit huit bâtiments de plusieurs étages, affiliés au Hamas, dans la ville de Gaza : entre autres, les studios de la chaîne de télévision du Hamas Al-Aqsa TV, l’hôtel Al-Amal, siège de la sécurité intérieure du Hamas, ou encore le bâtiment de la police maritime. « Nous signalons au Hamas que nous avons les renseignements et la puissance nécessaires pour viser d’autres cibles de ce type », a prévenu Jonathan Conricus. Les unités d’infanterie et de blindés ont été renforcées le long de la clôture mardi matin, a également précisé l’armée israélienne.

Efforts de l’Egypte et de l’ONU

Le 12 novembre au soir, les Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, avaient indiqué que les villes israéliennes de Beer-Sheva ou Ashdod pourraient être visées « si Israël persist [ait] dans son agression ». Le Jihad islamique avait également affirmé que les factions palestiniennes avaient les capacités de continuer leur offensive.

La journée du 13 novembre pourrait donc être déterminante dans l’escalade qui se poursuit entre Israël et le Hamas. Dans la nuit du 12 au 13 novembre, l’Egypte et les Nations unies ont poursuivi leurs efforts afin de parvenir à un cessez-le-feu rapide, en appelant les deux parties à la mesure. Le cabinet de sécurité israélien devait se réunir mardi matin pour discuter de la situation.