Le pape François à la place Saint-Pierre, au Vatican, le 31 octobre 2018. / Stefano Rellandini / REUTERS

Le pape François se rendra en visite au Maroc, à Rabat et à Casablanca, les 30 et 31 mars 2019, près de 34 ans après la visite de Jean Paul II dans ce royaume, a annoncé mardi 13 novembre le Vatican.

« A l’invitation de Sa Majesté le roi Mohammed VI et des évêques, Sa Sainteté le pape François se rendra au Maroc, pour un voyage apostolique, du 30 au 31 mars 2019. Il visitera les villes de Rabat et de Casablanca », a annoncé le Saint-Siège dans un communiqué.

Agé de 81 ans, le pape a déjà prévu de se rendre au Panama en janvier pour les Journées mondiales de la jeunesse et a annoncé en septembre son intention de se rendre au Japon dans le courant de 2019.

Préférant les visites de « périphérie » et grand partisan du dialogue avec les autres confessions chrétiennes et les autres religions, il s’est déjà rendu plusieurs fois dans des pays musulmans : au Proche-Orient et en Turquie en 2014, en Azerbaïdjan en 2016 et en Egypte en 2017.

Les chrétiens protégés par les autorités

Ce sera la deuxième visite d’un pape au Maroc, après celle de Jean Paul II à Casablanca en août 1985, à l’invitation d’Hassan II, le père de l’actuel roi Mohammed VI. Premier chef d’Etat d’un pays arabe à inviter un pape, Hassan II avait ensuite été reçu au Vatican en novembre 1991.

Au Maroc, où l’islam est religion d’Etat et le roi « commandeur des croyants », les chrétiens étrangers jouissent d’une totale liberté et sont protégés par les autorités. Mais les Marocains de confession chrétienne, dont le nombre est évalué à quelques milliers, doivent souvent vivre leur foi discrètement.

Car si le fait de renoncer à l’islam n’est pas explicitement mentionné dans le Code pénal, ceux qui le font risquent jusqu’à trois ans de prison s’ils sont soupçonnés de chercher à « ébranler la foi d’un musulman » ou à le convertir.

Les minorités religieuses représentent moins de 1 % de la population du royaume, qui reste majoritairement musulmane sunnite de rite malékite. En juin, le ministre d’Etat chargé des droits de l’homme, l’islamiste Mustapha Ramid, avait mis en garde contre la « menace » que la liberté de conscience faisait peser sur la « cohésion » du Maroc.