Parmi la rafale de Tweet rageurs envoyés par Donald Trump et visant son homologue français, Emmanuel Macron, mardi 13 novembre, l’un concerne le commerce du vin entre les deux pays. Même si le message démarre par un compliment – « la France fait d’excellents vins » , le « mais » arrive immédiatement, suivi de l’attaque en règle « les Etats-Unis font de même. Le problème est que la France rend difficile la vente des vins américains en France, et impose de grosses taxes, alors que les Etats-Unis rendent aisée la vente de vins français en imposant de faibles taxes. Ce n’est pas juste. Cela doit changer. »

Des barrières douanières opposées à l’importation en France des vins américains ? « Je n’en vois aucune », rétorque Christian Ponçin, patron de Vins du monde, filiale d’importation et de distribution de la société Lavinia. Il importe des vins californiens prestigieux, à l’exemple du domaine Phelps, dont les bouteilles sont commercialisées chez les cavistes à des prix compris entre 70 et 150 euros.

1 % des volumes, 10 % de la valeur

« Les vins américains restent un marché de niche en France. Les consommateurs français sont locavores et privilégient les vins français, même s’il y a une bonne dynamique des ventes de vins espagnols et italiens », affirme M. Ponçin. Selon l’institut public FranceAgrimer, les vins américains n’ont représenté que 1 % des volumes importés en France en 2017. Mais 10 % de la valeur des importations, signe de la forte valorisation des crus d’outre-Atlantique, soit près de 80 millions d’euros.

Les exportations de vins français vers les Etats-Unis ont, quant à elles, culminé à 1,56 milliard d’euros en 2017. Signant une croissance de 14,5 %. Ce qui classe les Etats-Unis au premier rang des ventes de bouteilles hors des frontières de l’Hexagone, en valeur. Devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. La Chine se classe en quatrième position. Les succès du champagne, des Bourgogne ou des rosés de Provence auprès des consommateurs américains expliquent ce résultat.