Nicola Sturgeon à Edimbourgh, le 5 novembre. / POOL / REUTERS

Pour l’Ecosse, le projet d’accord sur le Brexit est une mauvaise nouvelle. Nicola Sturgeon, première ministre écossaise, l’a même jugé mercredi 14 novembre « dévastateur » parce qu’il favoriserait l’Irlande du Nord.

Le projet d’accord prévoit en effet un « filet de sécurité » destiné à éviter le retour d’une frontière physique entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande voisine. Cette solution à deux étages prend la forme d’un arrangement douanier incluant tout le Royaume-Uni, avec en plus un alignement réglementaire pour l’Irlande du Nord.

« Cela serait dévastateur pour les investissements et l’emploi en Ecosse », a déclaré Nicola Sturgeon, qui dirige le SNP (Parti national écossais) au pouvoir, dans une vidéo postée sur son compte Twitter. Elle-même souhaite que sa nation reste dans le marché unique et l’union douanière. « Ce serait le pire scénario possible », a-t-elle estimé.

Perspective d’un second référendum sur l’indépendance

L’accord, qui doit être validé par le gouvernement de Theresa May ce mercredi, pourrait être rejeté par le Parlement britannique, ce qui laisserait la porte ouverte à de « meilleures solutions », dont le maintien de l’ensemble du Royaume-Uni dans le marché unique, a-t-elle ajouté. « Si les informations rapportées par les médias sont exactes, le filet de sécurité aurait pour conséquence involontaire de séparer l’Irlande du Nord du reste du Royaume-Uni et porterait gravement atteinte à notre union », a-t-elle affirmé.

L’Ecosse a voté massivement pour rester dans l’Union européenne (63 %) lors du référendum de juin 2016. Un vote qui a eu lieu deux ans après la tenue d’un référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, dans lequel 55 % des électeurs avaient choisi de rester au sein du Royaume-Uni. Pour Nicola Sturgeon, le vote en faveur du Brexit a changé la donne mais elle a pour l’instant repoussé à plus tard la perspective d’un second référendum sur l’indépendance, attendant d’y voir plus clair sur la tournure que prendra le Brexit.