Georges Tron et son avocat Antoine Vey, le 23 octobre à Bobigny. / THOMAS SAMSON / AFP

La cour d’assises de Seine-Saint-Denis a prononcé, jeudi 15 novembre, l’acquittement du maire de Draveil (Essonne), Georges Tron, pour les accusations de viols en réunion et agressions sexuelles portées contre lui par deux anciennes employées municipales, Virginie Faux (aujourd’hui Ettel) et Eva Loubrieu. La cour a également acquitté son ex-adjointe, Brigitte Gruel, poursuivie pour complicité de ces viols et pour agressions sexuelles.

Six ans de prison ferme avaient été requis la veille contre Georges Tron, et quatre ans contre Brigitte Gruel. Si elle n’a pas suivi le ministère public, la cour a cependant indiqué, dans la motivation de son arrêt, qu’elle tenait pour « avérées » les scènes sexuelles et l’atmosphère hypersexualisée de la mairie de Draveil. Mais selon elle, « il n’a jamais été rapporté la preuve d’une contrainte ».

Les deux plaignantes, Virginie Ettel et Eva Loubrieu, 41 et 44 ans, accusaient l’ancien secrétaire d’Etat et son ex-adjointe à la culture à la mairie de Draveil de leur avoir, ensemble, imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010. Lors de son réquisitoire, l’avocat général avait comparé l’édile au comte Dracula, qui « vampirise ses victimes ».

« Système Tron »

Pendant les quatre semaines de débats, les accusés, 61 ans tous les deux, n’ont eu de cesse de clamer leur innocence, d’affirmer que le « ressentiment » d’anciennes employées avait été exploité par leurs opposants locaux d’extrême droite. Le maire de Draveil, qui avait démissionné de son poste au gouvernement en 2011 après le début des accusations, reconnaît seulement un « flirt » avec une ex-attachée parlementaire et une relation extraconjugale – toujours en cours – avec son adjointe à l’urbanisme Sylvie Doncarli.

Mais pour l’avocat général, l’élu a « abusé de son pouvoir avec ses subordonnées » puis tenté de « politiser une affaire purement sexuelle » en dénonçant un complot. Comme les parties civiles, il a dénoncé un « système Tron », où la pratique par le maire de la réflexologie plantaire sert de « piège » pour toucher les femmes et leur imposer – progressivement – davantage.

Mais l’avocat de M. Tron, Antoine Vey, a dénoncé mercredi un « procès de la rumeur et de l’amalgame », un dossier « construit autour d’une mythologie » et d’une « accumulation de riens ».