Des migrants à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis à Tijuana, le 14 novembre. / JORGE DUENES / REUTERS

Alors que des milliers de personnes originaires d’Amérique centrale se dirigeaient mercredi 14 novembre, à bord de cars, à travers le nord-ouest du Mexique, les premiers groupes qui se sont détachés de la « caravane » principale ont commencé à arriver à Tijuana, à la frontière avec les Etats-Unis. Environ 350 migrants sont parvenus dans cette ville-frontière qui jouxte San Diego en Californie.

« Nous voulons arriver [aux Etats-Unis] dès que possible, le plus rapidement possible, cela fait plus d’un mois que nous avons quitté notre pays », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un Salvadorien de 40 ans, depuis l’Etat de Sinaloa, dans le centre-ouest du Mexique.

Les Etats-Unis ont déployé des milliers de militaires à la frontière. Mardi, les autorités américaines ont partiellement fermé à l’aide de barricades et de barbelés les postes-frontières de San Ysidro et d’Otay Mesa, qui mènent en Californie.

« Il ne s’agit pas de venir pour créer des problèmes »

Le 9 novembre, le président Donald Trump a signé un décret qui permet de rejeter automatiquement les demandes d’asile déposées par des personnes ayant traversé illégalement la frontière avec le Mexique, pour tenter de dissuader les migrants centraméricains de poursuivre leur route. Le locataire de la Maison Blanche a régulièrement qualifié ces derniers de « criminels » qui veulent envahir son pays.

« A 99 % nous sommes des gens bien et nous espérons que les choses se passent dans la paix, que Donald Trump prenne conscience de nos besoins réels, qu’il ne s’agit pas de venir pour créer des problèmes, mais pour trouver des opportunités que nous n’avons pas au Mexique ou dans notre pays », expliqua ainsi un migrant guatémaltèque.

La « caravane », qui a quitté le Honduras le 13 octobre, a pu compter jusqu’à 7 000 personnes, selon des données des Nations unies. Mais nombre d’entre elles ont abandonné en route ou se sont détachées du groupe principal. Des ressortissants du Chili, de Colombie, du Costa Rica, du Salvador, du Guatemala, du Mexique, du Nicaragua, du Panama, du Pérou et du Venezuela se sont joints aux Honduriens, majoritaires au sein du cortège.

Deux autres « caravanes », d’environ 2 000 personnes chacune, ont également pris le chemin des Etats-Unis à partir de l’Amérique centrale.