Le club du Paris-Saint-Germain a présenté jeudi 15 novembre les conclusions de son enquête interne, conduite par un cabinet d’avocats du 12 octobre au 14 novembre, à la ministre des sports, Roxana Maracineanu.

Cette enquête, fondée « sur l’analyse d’échanges d’e-mails et sur une série d’entretiens menés avec les salariés du club en charge du recrutement du centre de formation », selon Jean-Claude Blanc, dirigeant du club, aboutit à la conclusion qu’« il n’y a pas eu de cas de discrimination avéré au sein du Paris-Saint-Germain », affirme le club.

En revanche, « cette enquête a confirmé la mise en place de fiches avec un critère d’origine durant la période 2013-2017. Ces fiches sont à l’initiative propre du responsable de la cellule Province », écrit le club dans un communiqué, ciblant l’ancien salarié Marc Westerloppe, parti en début d’année civile au Stade rennais. Mais « malgré [l’]existence [des fiches], il n’y a pas eu de processus de discrimination au niveau de l’observation, de l’évaluation et du recrutement de jeunes joueurs », ajoute le club.

Marc Westerloppe « n’a jamais eu un comportement discriminant dans les fonctions qu’il a occupées au PSG », ont assuré mercredi ses avocats Hervé Témine et Corinne Dreyfus-Schmidt.

« Remise à plat du fonctionnement »

La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) avait toutefois rappelé, suite à la publication de l’enquête d’« Envoyé Spécial » et Mediapart révélant ce fichage, que la loi « interdit (...) de recueillir et d’enregistrer des informations faisant apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques ». Et la Ligue des droits de l’homme (LDH) a porté plainte contre X pour « discrimination » et pour « collecte et traitement de données à caractère personnel faisant apparaître les origines raciales ou ethniques ».

Jeudi, le quotidien L’Equipe a par ailleurs produit un document selon lequel des critères ethniques apparaissent aussi sur des fiches de la cellule Ile-de-France. Le PSG répond que « des fiches au sein de la cellule Ile-de-France, avec d’autres types de signalement d’origine, n’ont également été utilisées, sans conséquence discriminante ». « Aucune de ces fiches n’est jamais remontée à la direction générale », affirme encore le club, qui plaide qu’« aucun changement dans le profil des jeunes joueurs recrutés n’a pu être observé ». Le PSG a aussi annoncé « des mesures visant à renforcer les pratiques éthiques » en son sein, dont une « remise à plat du fonctionnement et des process du département Scouting [recrutement] ».

Le club propose enfin de « réunir les instances concernées (ministères, FFF, LFP), les associations et les clubs eux-mêmes pour que des règles communes sur la détection des jeunes talents soient définies et partagées », avec pour objectif de « permettre d’assurer la protection des jeunes joueurs tout en tenant compte des contraintes et besoins des clubs en matière de détection ».

« Avec Marlène Schiappa, nous serons intransigeantes sur la nécessité de lutter contre les comportements discriminatoires inacceptables dans le sport comme dans la société. Nous devons tous contribuer à faire évoluer les mentalités », a assuré pour sa part la ministre des sports, jeudi soir.