MyCanal, à la demande, documentaire

Géraldo. Steve. Kara. Issouf. Reyes. Allassana. Moussa. Pro. Dian Malal. Mamadou. Et Madjidje. Voilà les onze titulaires du Melting Passes, cette équipe de foot parisienne pas comme les autres. Elle n’est pas professionnelle, ne compte aucune star et personne n’y gagne un centime. Et pourtant, depuis des mois, la presse multiplie les sujets sur ce « club » à part.

En effet, les joueurs sont des mineurs étrangers qui n’ont pas de titre de séjour. Leur seul papier en règle ? Une licence de football auprès de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) qui a accepté cette formation dans son championnat sans hésiter. Car il leur était impossible de s’aligner pour une compétition régie par la Fédération française de football, qui exige des pièces d’identité à jour.

La plupart de ces joueurs ont quitté l’Afrique à l’âge où d’autres adolescents comme eux connaissent leurs premiers flirts ou entrent au lycée. Ces garçons ont choisi de partir du Cameroun, de la Guinée ou de la Côte d’Ivoire en espérant trouver un avenir en France. Pour cela, ils ont risqué leur vie tout au long de leur périple et la traversée de la Méditerranée.

Une autre « famille »

Mais une fois arrivés à Paris, ils ont vite déchanté. Seuls, sans un sou, ils se sont retrouvés, bien souvent, à dormir sous un pont du périphérique en attendant une prise en charge de l’aide sociale à l’enfance. Mais pour cela, ils doivent prouver leur jeune âge à l’administration française, un autre parcours du combattant.

Au préalable, il a fallu filer des tenues à ces gamins qui n’avaient qu’une paire de tongs ou de sandales en plastique

Loin de chez eux, ils ont trouvé du réconfort au sein d’une autre « famille » : Melting Passes. Au départ, cette association souhaitait permettre à ces mineurs isolés de jouer au foot pour oublier leur galère. Mais très vite, elle s’est transformée en un club avec des entraînements réguliers et des matches officiels. Mais au préalable, il a fallu filer des tenues à ces gamins qui n’avaient qu’une paire de tongs ou de sandales en plastique.

Pendant un an, pour Just Kids, Mathias Pardo a suivi au plus près le « FC Melting Passes », comme l’appellent les joueurs. Malgré une réalisation un peu fouillis et qui compte quelques longueurs, le film a le mérite de montrer les obstacles administratifs que ­doivent surmonter ces mineurs étrangers, qui risquent à leur ­majorité d’être expulsés vers leur pays d’origine.

Just Kids, de Mathias Pardo (France, 2018, 95 min). www.mycanal.fr/just-kids