LES CHOIX DE LA MATINALE

Au menu pour cette fin de semaine : la fête des Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC) à travers toute la France. Et de belles découvertes à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), Rennes, La Baule, en Ile-de-France et à Paris.

Art contemporain. Les FRAC partout en fête ce week-end

Le week-end des Fonds régionaux d’art contemporain, Wefrac 2018, se tient les 17 et 18 novembre (détail de l’affiche). / WEFRAC 2018

A chaque région son FRAC, son Fonds régional d’art contemporain, collection spécifique et lieu d’exposition intégrés dans le maillage territorial. Depuis quelques années à l’automne, les FRAC se donnent une visibilité commune à l’occasion d’un week-end à la programmation exceptionnelle, avec visites, rencontres, ateliers et performances. Cette année, la palette des rendez-vous demeure, et s’enrichit de l’invitation d’une personnalité régionale, souvent extérieure au monde de l’art contemporain, à venir partager son rapport à l’art et ses découvertes au sein des collections. Rencontres, vidéos et/ou accrochages, les visiteurs pourront explorer les trésors des FRAC à travers les yeux des rappeurs Bigflo & Oli (Les Abattoirs, Musée-FRAC Occitanie Toulouse), du navigateur Thomas Coville (FRAC Pays de la Loire), du réalisateur et comédien Benoît Delépine (FRAC Poitou-Charentes), de l’actrice Lætitia Dosch (FRAC Ile-de-France), du street-artiste Jef Aérosol (FRAC Grand Large - Hauts-de-France) ou même d’un joueur de l’Olympique de Marseille – dont le nom sera révélé au dernier moment – (FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur). Mais aussi d’un chef étoilé, d’un vigneron, d’architectes, de danseurs, de chanteurs locaux. Emmanuelle Jardonnet

Wefrac, le week-end des FRAC 2018. Entrée libre. Samedi 17 et dimanche 18 novembre.

Récit. Ambiance western, à Chevilly-Larue

WESTERN /// TEASER
Durée : 02:11

Dans le cadre de la programmation « Conte en complicité », La Maison du conte de Chevilly-Larue (Val-de-Marne) s’associe une fois de plus au Théâtre André-Malraux pour proposer une soirée dédiée aux arts du récit, vendredi 16 novembre, avec Western, la création 2017-2018 du duo formé par Achille Grimaud et François Lavallée. Le Breton et le Québécois ont mis en commun leur imagination débridée et leur sens de la narration pour concocter ce « road trip » insolite à travers le temps et l’espace. Tout en jouant avec les codes du western, ils s’inventent des aventures improbables sur les traces des pionniers du chemin de fer partis à la conquête de l’Ouest. En toile de fond, une réflexion sur les nouveaux médias de communication (réseaux sociaux, Internet, courriers électroniques, téléphones portables…) et la façon dont nous en sommes devenus dépendants. Avec comme point de départ le comptoir d’un bar country de Montréal auquel les deux compères conteurs se sont attablés pour boire des verres et refaire le monde, le public est convié à « une épopée-western-contée pour remettre en questions, encore et toujours, notre place dans le monde », à « un western qui mêle souvenirs d’enfance à cheval sur nos vélos et chimères d’adultes qui se perdent au bout de l’horizon », comme l’écrit François Lavallée dans la présentation du spectacle sur le site Internet de La Bande à Grimaud. Cristina Marino

« Western », de et avec Achille Grimaud et François Lavallée. Théâtre André-Malraux, 102, avenue du Général-de-Gaulle, Chevilly-Larue (Val-de-Marne). Tél. : 01-41-80-69-69. Tarifs : de 9 € à 16 €. Vendredi 16 novembre à 20 h 30.

Art contemporain. Un week-end arty, à Rennes

Le Rennes Art Weekend installe l’art contemporain dans toute la ville, du 15 au 18 novembre 2018. / LES ATELIERS DE RENNES

De quel rituel sont-ils la trace ? Rafia, bois brûlé, couronnes cactées, cauris et scories, de singuliers totems s’élèvent dans le patio du Musée des beaux-arts de Rennes (Ille-et-Vilaine). A elle seule, cette mise en scène stupéfiante vaut le voyage : on la doit à Kenzi Shiokawa, un quasi inconnu de 80 ans, Brésilien d’origine japonaise exilé à Los Angeles. Elle est le point d’acmé de la biennale d’art contemporain, Les Ateliers de Rennes, qui investit jusqu’au 2 décembre le musée, mais aussi le FRAC Bretagne et la Halle Courrouze pour proposer bien d’autres découvertes, telles que Julie Béna, John Akomfrah, Wu Tsang ou Barbara McCullough, dans des accrochages sur-mesure. S’il fallait d’autres prétextes ? Le Rennes Art Weekend transforme, jusqu’à dimanche, la ville en festival d’art contemporain, avec vidéos, rencontres, ateliers en famille. Particulièrement recommandées, l’avant-première de la série La Cascadeure, de Virginie Barré, et l’installation surprise de Benoît-Marie Moriceau, à découvrir depuis les fenêtres de la bibliothèque des Champs Libres. Emmanuelle Lequeux

Rennes Art Weekend, jusqu’au 18 novembre, et Les Ateliers de Rennes, jusqu’au 2 décembre. Un peu partout dans la ville de Rennes (Ille-et-Vilaine). Tél. : 09-67-29- 85-16.

Musique classique. Les Moments musicaux de La Baule

Les Moments musicaux de La Baule mettent Schubert à l’honneur pour leur édition 2018, du 16 au 18 novembre (détail du visuel). / HÔTEL BARRIÈRE L’HERMITAGE

Musique, réflexion, détente : entre les vacances de Toussaint et les fêtes de Noël, les Moments musicaux de La Baule (Loire-Atlantique) sont comme une parenthèse dans un lieu de prestige où règnent ordre et beauté, luxe, calme et volupté. René Martin y a convoqué trois jours durant la musique de chambre de Schubert qui réunira, sur le front de mer, les claviers d’Adam Laloum, Claire Désert et Jean-Claude Pennetier, les cordes frottées de Mi-Sa Yang (violon), Gérard Caussé (alto), Roland Pidoux (violoncelle) ou le Quatuor Ardeo. Au menu, La Truite, mais aussi La Jeune fille et la Mort ou le Trio n° 2 dont l’« Andante » hante encore Barry Lindon, la sonate « Arpeggione », et, comme de bien entendu, de savoureux « Moments musicaux ». Marie-Aude Roux

Les Moments musicaux de La Baule à l’Hôtel Barrière L’Hermitage, La Baule (Loire-Atlantique). Tél. : 02-40-11-46-46. Concerts de 10 € à 75 €. Forfait week-end avec hébergement et pension complète à partir de 549 €. Du vendredi 16 au dimanche 18 novembre.

Danse. Le festival de hip-hop Kalypso, en Ile-de-France

« 25 ans de hip-hop », un spectacle de Farid Berki inspiré du répertoire du festival Suresnes Cités Danse. / AGATHE POUPENEY

Depuis le 9 novembre, le festival de danse hip-hop Kalypso, piloté par le chorégraphe Mourad Merzouki, essaime les spectacles dans toute l’Ile-de-France. Avec cinquante compagnies à l’affiche dans vingt lieux de représentations, toute la gamme de la création hip-hop se déploie jusqu’au 16 décembre. Avec des noms déjà repérés comme celui de Marion Motin mais aussi beaucoup de jeunes créateurs à découvrir comme la compagnie KH et le duo Mazel Freten, la manifestation est devenue un tremplin de premier plan pour la diffusion et la reconnaissance du hip-hop. En vedette, le 16 novembre, le pionnier Farid Berki présente sa version 25 ans de hip-hop, inspirée du répertoire du fameux festival Suresnes Cités Danse. Samedi et dimanche 17 et 18, Valentine Nagata-Ramos propose My Milk is better than yours, sur le thème de la mère et de l’expérience physique de la maternité. Dimanche 25, un rendez-vous intitulé Pingouin est dédié aux petits et aux familles. Rosita Boisseau

Festival Kalypso. Le 16 novembre à 20 h 30 : « 25 ans de hip-hop », de Farid Berki, Les Bords de Scènes, Espace Jean Lurçat, Juvisy-sur-Orge (Essonne). Les 17 à 20 heures et 18 novembre à 16 heures : « My Milk is better than yours », de Valentine Nagata-Ramos, La Villette, Paris 19e. Le 25 novembre à 16 heures : « Pingouin », de la compagnie Virgule, CCN, Créteil (Val-de-Marne).

Théâtre-installation. Les chambres de la mémoire, à Bobigny

« Nachlass, pièces sans personnes », de Stefan Kaegi et Dominic Huber, avec le collectif Rimini Protokoll. / SAMUEL RUBIO

Le metteur en scène suisse Stefan Kaegi et le collectif avec lequel il travaille, Rimini Protokoll, ne font rien comme les autres. Avec leur théâtre à la fois documentaire et très « arty », ils ont emmené leurs spectateurs en camion dans un monde de rocades et de zones industrielles, ou sur les traces des acteurs d’une économie nigériane en plein boom. C’est à une autre forme de voyage qu’ils nous convient avec Nachlass, pièce-installation d’une force peu commune. Pendant deux ans, ils ont rencontré des personnes qui prévoyaient, pour différentes raisons, leur propre mort. Ils ont préparé avec une dizaine d’entre elles une chambre particulière mettant en scène leur « nachlass », les traces de vie qui leur survivraient. Le résultat en huit étapes est d’autant plus troublant que plusieurs de ces personnes sont aujourd’hui disparues. Fabienne Darge

« Nachlass, pièces sans personnes ». MC93 de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Vendredi 16 et samedi 17 novembre à 14 h 30, 16 heures, 18 heures, 19 h 30 et 21 heures.

Contes. Destination Vietnam, au Mandapa à Paris

(Trailer) Cendrillon & Tâm Cam
Durée : 01:14

Le Centre Mandapa, à Paris (13e), a choisi de consacrer une partie de sa saison 2018-2019 à un seul pays. Sous l’intitulé « Passeport pour le Vietnam », cette programmation ambitieuse recouvre plusieurs disciplines, dont le conte. Avec, notamment, une carte blanche donnée à la conteuse Isabelle Genlis accompagnée de la musicienne Hô Thuy Trang (cithare vietnamienne). Durant deux week-ends de novembre, elles proposent quatre spectacles inspirés de la tradition orale et littéraire vietnamienne : Kim Van Kieu ou le jeu des dieux, une adaptation en français du poème écrit au début du XIXe siècle par l’artiste Nguyen Du (1765-1820), considéré comme une œuvre majeure de la littérature vietnamienne ; Paroles de dragon, un florilège de contes et légendes vietnamiens, venus des différentes régions du pays ; Tam et Cam, la version vietnamienne (et pour adultes) de Cendrillon ; Sous la voûte étoilée : les ailes volées de la 7e Fille du ciel, un conte de fées inspiré d’un récit traditionnel des Thaï blancs, l’une des nombreuses ethnies composant le Vietnam. Une occasion à ne pas manquer de faire un dépaysant voyage.

Yakshagana Gombeyata - Inde
Durée : 11:05

Et pour les âmes voyageuses qui voudraient tenter le détour par un autre pays asiatique, l’Inde, le Théâtre Berthelot (Montreuil) propose, également le week-end des 17-18, dans le cadre du Festival de l’imaginaire, un spectacle, assez rare en France, de marionnettes à fils du Karnataka (Inde du Sud), le yakshagana gombeyata (littéralement le « chant des êtres célestes »), par la troupe d’Uppinnakudru, dirigée par le maître marionnettiste Bhaskar Kogga Kamath. C. Mo.

« Carte blanche à Isabelle Genlis, conte et cithare, avec Hô Thuy Trang ». Centre Mandapa, 6, rue Wurtz, Paris 13e. Tél. : 01-45-89-99-00. Tarifs : 8 €, 12 € et 16 €. Samedi 17, dimanche 18, samedi 24 et dimanche 25 novembre à 20 heures (samedi) et à 18 heures (dimanche).