Les vingt et un dirigeants de l’Asie-Pacifique présents au sommet de l’APEC à Port Moresby, en Papouasie-Nouvelle Guinée, le 18 novembre 2018, dont le président chinois, Xi Jinping, et le vice-président américain, Mike Pence. / SAEED KHAN / AFP

Pas de consensus sur une déclaration écrite commune : c’est une première pour un sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), envenimé par les désaccords entre la Chine et les Etats-Unis. Les vingt et un dirigeants de l’organisation ne sont pas parvenus à surmonter leurs divergences, dimanche 18 novembre à Port Moresby, capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Pékin et Washington sont enferrés dans un conflit commercial potentiellement dévastateur pour l’économie mondiale. Sur fond de lutte d’influence dans la région, ils ont fait étalage de leurs dissensions au travers des discours du président chinois, Xi Jinping, et du vice-président américain, Mike Pence, avant même l’ouverture de cette réunion.

Samedi matin, M. Pence avait notamment appelé les pays de la zone à se ranger derrière les Etats-Unis et à ne pas céder aux sirènes d’une diplomatie du chéquier chinoise « au mieux opaque »« Nous ne noyons pas nos partenaires dans une mer de dettes », s’est-il emporté à la tribune d’un forum de chefs d’entreprise. « Nous ne contraignons pas, nous ne corrompons pas, nous ne compromettons pas votre indépendance. »

Droits de douane punitifs

Quelques minutes plus tôt, le président chinois, vedette incontestée du sommet en l’absence de Donald Trump et de Vladimir Poutine, avait défendu le titanesque programme d’investissements eurasiatiques dit des « routes de la soie » promu par son pays, en expliquant qu’il ne s’agissait « pas d’un piège comme l’ont présenté certains ».

En dépit de ces discours musclés, le sommet en lui-même s’est déroulé sans accroc, les dirigeants posant samedi en fin de journée pour la traditionnelle photo de famille, vêtus cette année de chemises jaunes ou rouges à motifs.

Washington, et Pékin dans la foulée, ont imposé ces derniers mois des droits de douane punitifs à leurs importations mutuelles, mais l’excédent commercial chinois n’a fait que battre record sur record.

Le leader chinois s’est fait le chantre du multilatéralisme en s’attaquant frontalement au « protectionnisme et à l’unilatéralisme ». Combatif, M. Pence a répliqué que Washington ne céderait rien sur sa stratégie douanière « tant que la Chine n’aura pas changé son attitude ». En coulisses, certaines voix s’inquiètent des répercussions que pourrait avoir sur les économies de l’APEC la rivalité sino-américaine.