Affaire Jamal Khashoggi : les contradictions de l'Arabie saoudite
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L’Allemagne a décidé, lundi 19 novembre, d’imposer des sanctions à 18 citoyens saoudiens « présumés liés » à l’organisation du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi début octobre. Les personnes visées, dont Berlin n’a pas dévoilé l’identité, se verront interdites d’accès à l’espace européen Schengen, a annoncé le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas.

Jeudi dernier, les Etats-Unis avaient annoncé des sanctions financières ciblées – incluant un gel de leurs avoirs sur le sol américain – contre 17 responsables saoudiens soupçonnés d’être impliqués dans le meurtre. Parmi les personnes visées figurent notamment des membres de la garde rapprochée du prince héritier Mohammed Ben Salmane, ainsi que le consul général d’Arabie saoudite à Istanbul Mohammad Al-Otaibi, avait précisé le Trésor américain.

« Plus de questions que de réponses »

Berlin a donc emboîté le pas à Washington, affirmant qu’il y a « encore plus de questions que de réponses dans (…) cette affaire », selon Heiko Maas. M. Maas, qui s’exprimait à l’occasion d’une réunion des chefs de la diplomatie des pays membres de l’UE, a précisé que ces sanctions avaient fait l’objet d’une « coordination étroite » avec la France et le Royaume-Uni. Pour ces personnes, l’entrée dans l’espace Schengen ne serait possible à l’avenir que si chaque Etat délivrait explicitement un visa national, selon des diplomates.

Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été assassiné, le 2 octobre, par des agents saoudiens au consulat de son pays à Istanbul. M. Khashoggi, critique du pouvoir saoudien et collaborateur du Washington Post, a été « drogué » et son corps « démembré », selon l’enquête saoudienne, qui a toutefois dédouané le prince héritier.

Au total, 21 suspects sont détenus, a annoncé, le jeudi 15 novembre, le bureau du procureur général à Riyad. Leur identité n’a pas été révélée. Onze de ces suspects ont été inculpés et le procureur général a requis la peine de mort à l’encontre de cinq d’entre eux, accusés d’avoir « ordonné et commis le crime » au consulat.