Alexander Zverev s’est hissé à la 4e place du classement mondial ATP grâce à sa victoire à Londres, délogeant l’Argentin Juan Martin Del Potro. L’Allemand compte seulement 35 points de retard sur Roger Federer. / GLYN KIRK / AFP

Un nom à la « une » : Zverev. « Zverev écrit l’histoire du tennis », « Zverev crée la sensation à Londres », « Zverev nouveau roi du tennis »… En ce lundi 19 novembre, la presse et les médias allemands en ligne ne jurent, dans leurs titres, que par le jeune et grand – par la taille, puisqu’il mesure 1,98 m – tennisman allemand. Il faut dire que celui-ci s’est offert, dimanche à Londres, sa première grande victoire en battant ni plus ni moins que le no 1 mondial Novak Djokovic, en deux sets (6-4, 6-3), en finale du Masters, ce tournoi qui oppose, chaque fin d’année, les huit meilleurs joueurs du monde.

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C’est l’âge (21 ans) d’Alexander Zverev. Celui que l’on nomme plus communément « Sascha » est pratiquement né sur un court de tennis. Sa mère, ex-internationale junior, tapait la balle avec son grand frère Mischa – de dix ans son aîné – jusqu’à la veille de son accouchement. Quatre jours plus tard, elle ramenait le couffin au bord du terrain. Son père a été classé 175e mondial et a coaché l’URSS en Coupe Davis. Ses parents ont débarqué à Hambourg en 1991, à l’éclatement de l’Union soviétique.


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Comme le nombre de joueurs, qui, avant Zverev, ont également remporté le tournoi Masters alors qu’ils étaient âgés de 21 ans : Novak Djokovic (en 2008) et le Tchèque Ivan Lendl (en 1982).

1995

Comme le rappellent les quotidiens allemands Bild et Hamburger Morgenpost, le dernier joueur allemand vainqueur d’un Masters était Boris Becker, en 1995. Ce qui fait dire au magazine en ligne Kicker : « Avec ce titre, Zverev marche dans les traces de Boris Becker et Michael Stich, et fait taire du même coup ses critiques. »

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A Londres, Zverev a battu successivement, en l’espace de vingt-quatre heures, Roger Federer (en demi-finale) et Novak Djokovic. L’exploit est plutôt rare. Jusqu’ici, seuls trois joueurs avaient remporté un tournoi en battant ces deux monstres en demi-finale et en finale : l’Espagnol Rafael Nadal (Roland-Garros 2007 et 2008, Hambourg 2008), le Britannique Andy Murray (Londres, Jeux olympiques 2012), et l’Argentin David Nalbandian (Madrid 2007).

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C’est le rang qu’occupe Zverev dans le classement mondial ATP. Il s’est hissé à cette 4e place grâce à sa victoire à Londres, délogeant l’Argentin Juan Martin Del Potro, absent du tournoi londonien pour cause de blessure. L’Allemand, qui a été numéro un mondial chez les juniors et figure dans le top 5 mondial depuis un an et demi, compte seulement 35 points de retard sur Roger Federer.

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Comme le nombre de tournois classés Masters 1000 que Zverev a remportés : Rome (2017), Montréal (2017) et Madrid (2018).

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Si Zverev a brillé dans les tournois Masters 1000, dans la « gamme » supérieure, celle des tournois du Grand Chelem (Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon, US Open), il a, jusqu’à présent, été beaucoup plus discret. Tout juste a-t-il fait une apparition en quarts de finale : c’était à Roland-Garros cette année. Il n’a jamais accédé à une finale.

Ivan Lendl

Zverev a été coaché par son père jusqu’à cet été. A la fin d’août, l’Allemand a annoncé qu’il s’attachait les services de la légende Ivan Lendl. L’ex-champion tchèque a déjà fait ses preuves à ce poste : c’est sous sa direction que le Britannique Andy Murray a gagné trois titres du Grand Chelem (US Open 2012, Wimbledon 2013, Wimbledon 2016) et a atteint la place de no 1 mondial, à la fin de 2016.

« Mon père est celui qui m’a donné la base, qui m’a appris le tennis, qui a construit mes fondations », a tenu à rappeler Zverev, dimanche, après sa victoire, tout en soulignant « l’expérience incroyable d’Ivan [Lendl] sur et hors du terrain ». « Cela m’a aidé à jouer les deux matchs que je viens de jouer », a-t-il précisé, expliquant notamment que Lendl, après avoir « analysé le match joué contre Novak Djokovic il y a quelques jours » (lors du premier tour du Masters londonien), lui a recommandé de procéder « différemment » sur certains points : « J’étais plus agressif aujourd’hui. J’ai essayé de prendre la balle plus tôt. Ce genre de choses. »

Lovik

C’est le prénom du chien de Zverev. Il s’agit d’un caniche qu’il lui arrive de remercier dans ses discours d’après-victoire et qui a sa propre accréditation autour du cou.

« Que tout le monde se détende un peu »

C’est ce qu’a déclaré Zverev après sa victoire à Londres dimanche, quand on lui a rapporté que Novak Djokovic avait déclaré qu’il pensait que le jeune Allemand pouvait le « surpasser » un jour. « J’ai encore beaucoup de choses à améliorer. Je suis encore très jeune. J’espère pouvoir jouer encore mieux au tennis l’année prochaine, même si ça a été une bonne année », a tenté de désamorcer Zverev. Chez qui on a connu moins d’humilité : derrière sa figure de chérubin, l’Allemand est un adepte de la répartie aussi foudroyante que son revers et peut avoir une certaine propension à prendre de haut ses interlocuteurs.