Ivanka Trump, la fille et conseillère de Donald Trump, lors d’une conférence de presse à Washington, le 14 novembre 2018. / PABLO MARTINEZ MONSIVAIS / AP

C’est un rebondissement inattendu – et déplaisant – pour le président états-unien, Donald Trump. Sa fille et conseillère, Ivanka, a utilisé un compte personnel de messagerie électronique pour communiquer sur des affaires gouvernementales, contrevenant aux règles fédérales, a affirmé mardi 20 novembre le Washington Post.

Or, lors de sa campagne présidentielle, en 2016, le milliardaire n’a eu de cesse de fustiger l’utilisation d’un serveur privé de messagerie électronique pour des affaires gouvernementales par sa rivale, Hillary Clinton, lorsqu’elle était secrétaire d’Etat. Il l’avait même affublée d’un surnom, « Hillary la malhonnête » (« Crooked Hillary »).

La révélation de cette correspondance d’Ivanka a été déclenchée par une demande de l’American Oversight, une association de contrôle de l’administration. « La famille du président n’est pas au-dessus des lois », a affirmé son directeur exécutif, Austin Evers, appelant à une enquête du Congrès.

Pas de serveur privé

Interrogée à ce sujet, Ivanka Trump a déclaré ne pas être au courant des détails des règles fédérales, selon le Washington Post. Un porte-parole de son avocat a confirmé que celle-ci avait bien utilisé un compte personnel de messagerie électronique avant d’avoir été informée de ces règles, rapporte le quotidien américain.

Mais, contrairement à Hillary Clinton, « Mme Trump n’a pas créé de serveur privé chez elle ou au bureau, aucun de ces e-mails ne contenait d’information classifiée, le compte n’a jamais été transféré à la Trump Organization », a précisé ce porte-parole, qui a affirmé que tous les e-mails liés à des affaires gouvernementales avaient été mis à disposition il y a plusieurs mois.

L’affaire risque d’embarrasser la Maison Blanche. Depuis plus de deux ans, Donald Trump et ses soutiens au Congrès martèlent qu’ils considèrent l’utilisation d’e-mails personnels pour les affaires gouvernementales comme un délit grave, qui nécessite une enquête et des poursuites, a rappelé M. Evers.

Aujourd’hui encore les partisans de M. Trump scandent régulièrement « Enfermez-la ! » lors des meetings du président. Cette phrase, signifiant leur volonté de voir Mme Clinton en prison, était l’un de leurs cris de ralliement pendant la campagne présidentielle.

En septembre 2017, l’époux d’Ivanka Trump, également proche conseiller de Donald Trump, avait, lui, été accusé d’avoir utilisé un serveur de courriel privé en parallèle de son compte officiel à la Maison Blanche afin d’échanger des messages avec d’autres responsables.