Laurent Wauquiez, président du parti Les Républicains, à Paris, le 21 novembre. / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

« Un cabinet fantôme, ça porte bien son nom : c’est fantôme. » Ces derniers mois, la constitution annoncée – et sans cesse reportée – du « shadow cabinet » du parti Les Républicains (LR) n’en finissait pas de susciter des railleries parmi les élus de droite. Promis pour le mois de janvier, ce contre-gouvernement a finalement vu le jour mercredi 21 novembre. Le président de LR, Laurent Wauquiez, a annoncé la composition de cette « équipe thématique » lors d’une conférence de presse organisée au siège du parti.

« C’est une équipe de renouvellement, ce sont des nouveaux visages. Aucun d’entre eux n’a jamais exercé de responsabilités ministérielles, a vanté Laurent Wauquiez à propos des trente-quatre membres de cette instance. C’est l’ensemble de la nouvelle droite que je veux construire qui est maintenant en place. » Entre-temps, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes se sera creusé la tête – faut-il confier chaque portefeuille à une ou plusieurs personnes ? – et essuyé des refus, notamment celui du jeune philosophe conservateur François-Xavier Bellamy.

« Experts »

Sur la forme, cette équipe thématique ne diffère pas vraiment du système des secrétaires nationaux qui était mis en place à l’époque de Nicolas Sarkozy – les effectifs se révèlent toutefois moins pléthoriques. Mis à part le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, chargé de l’intérieur, la plupart de ses membres ne sont pas connus du grand public. Ils ont été choisis, selon l’expression de M. Wauquiez, comme des « experts » dans leurs domaines respectifs.

Le jeune député du Pas-de-Calais, Pierre-Henri Dumont, confronté au sujet de l’immigration dans sa circonscription, est ainsi chargé de travailler sur cette question. Son collègue député du Haut-Rhin, Raphaël Schellenberger, élu dans la circonscription de la centrale nucléaire de Fessenheim, se voit, lui, attribuer le dossier de l’énergie.

Olivier Marleix, député d’Eure-et-Loir, qui a conduit les travaux de la commission d’enquête parlementaire sur la vente d’Alstom, hérite, quant à lui, de l’industrie. Enfin, Aurélien Pradié, député du Lot, auteur ces dernières semaines d’une proposition de loi sur le handicap, se voit confier ce dernier portefeuille.

« Manque d’idées »

« Ce n’est pas la composition du gouvernement pour 2022, on n’est pas dingues. Nous n’en sommes pas là », prévient un dirigeant de LR. La constitution de cette équipe doit permettre d’impliquer les parlementaires dans les travaux de réflexion qui sont menés sur le projet du parti – certains jeunes élus se plaignaient ces derniers mois d’être négligés par Laurent Wauquiez. 

Et cette nouvelle étape doit aussi aider la formation de droite à produire de nouvelles idées, alors que le président de LR est accusé de manquer d’imagination en la matière. « Chez Laurent Wauquiez, le manque d’idées, c’est un sujet qui finira par se poser », souffle ainsi un membre de la direction du parti.