Hodeïda, par où passe 75 % de l’aide humanitaire, constitue un enjeu clé de ce conflit qui a déjà fait quelque 10 000 morts et plongé 14 millions de personnes dans une situation de pré-famine, selon l’ONU. / STRINGER / AFP

Des discussions entre le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, et les rebelles houthistes, appuyés par l’Iran, se tiendront « tout début décembre » en Suède, a annoncé, Jim Mattis le ministre de la défense américain, mercredi 21 novembre. L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, également membres de la coalition soutiennent ces négociations, a-t-il assuré.

Cette annonce intervient peu après l’arrivée de l’émissaire de l’ONU, Martin Griffiths, dans la capitale yéménite Sanaa que contrôlent les rebelles.

Le Yémen est quasiment divisé en deux, les forces pro gouvernementales contrôlant le sud et une bonne partie du centre tandis que les rebelles tiennent Sanaa ainsi que le nord et une bonne partie de l’ouest dont la ville de Hodeïda.

Pour favoriser les efforts de paix, les houthistes se sont dits ouverts à une cessation des hostilités si la coalition pro gouvernementale cesse ses attaques. Le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi a d’ores et déjà annoncé sa participation aux consultations de paix dont la date n’a pas encore été fixée.

Echec des pourparlers en septembre

Les derniers pourparlers, organisés sous l’égide de l’ONU à Genève en septembre, avaient échoué, les rebelles n’ayant pas fait le déplacement, disant craindre pour leur sécurité.

En attendant, Hodeïda sur la mer Rouge, essentielle pour l’acheminement de l’aide humanitaire, a connu une deuxième nuit de combats entre rebelles houthistes, qui contrôlent la ville et son port, et les forces loyalistes qui tentent de les en déloger. L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a déclaré avoir pris en charge plus de 500 blessés depuis le 1er novembre, et s’est dit « très préoccupée » pour ses patients et personnels médicaux à Hodeïda, menacés par les combats tout proches.

Hodeïda, par où passe 75 % de l’aide humanitaire, constitue un enjeu clé de ce conflit qui a déjà fait quelque 10 000 morts et plongé 14 millions de personnes dans une situation de préfamine, selon l’ONU. Dans une étude publiée mercredi, l’ONG Save The Children a estimé à 85 000 le nombre d’enfants morts de faim ou de maladie depuis l’intensification de la guerre au Yémen en 2015.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer à une date indéterminée sur une résolution, dont un projet a été présenté par la Grande-Bretagne, appelant à une trêve dans la ville et le passage, sans obstacles, de l’aide humanitaire.