Yves Veyrier, nouveau secrétaire général de Force Ouvrière, le 18 janvier 2010 à Paris, lors d'une conférence de presse du syndicat. / JACQUES DEMARTHON / AFP

Le très discret Yves Veyrier a été élu secrétaire général de Force ouvrière (FO) jeudi 22 novembre. Ses missions : rassembler les troupes et restaurer l’image d’un syndicat ébranlé par des dissensions internes depuis le scandale du fichier et la démission de Pascal Pavageau.

Les tractations pour élire le numéro un du troisième syndicat français ont débuté mercredi, en marge du comité confédéral national (CCN). Yves Veyrier, 60 ans, a obtenu 2 720 votes des fédérations et des unions départementales. Il l’a emporté face à Christian Grolier, patron de la fonction publique (2 577 voix) et Patrice Clos, numéro un de la fédération des transports (647 voix).

« Réformiste militant »

Yves Veyrier se qualifie de « réformiste militant », comme Jean-Claude Mailly qui a fait en fin de mandat de la concertation un outil de négociation, quitte à irriter une large partie des militants. Certains lui reprochent en interne d’être « Macron-compatible », ce dont il se défend. Cet ingénieur des travaux de la météorologie est qualifié par ses détracteurs de « clone » de Jean-Claude Mailly, quand d’autres louent sa bonne connaissance du syndicat.

Né le 13 mai 1958, à Hussein Dey en Algérie, qu’il quitte pour la France trois mois plus tard, M. Veyrier est le plus ancien membre du bureau confédéral (direction composée de hauts dirigeants dont le secrétaire général), où il siège depuis 2004.

Il aura pour lourde mission de remobiliser les troupes, bousculées par la révélation début octobre de l’existence d’un fichier dans lequel certains cadres étaient affublés de qualificatifs comme « niais » ou « complètement dingue ». L’exhumation de ce document a entraîné la démission de Pascal Pavageau à peine six mois après son élection.

Le nouveau secrétaire général « est anonyme, pas glamour, mais c’est un historique, il connaît FO et va pouvoir tenir la maison jusqu’au prochain congrès », espère un dirigeant de FO. « C’est un homme de dossier, pas un homme de relation. Ca fait des années qu’il n’a pas distribué de tracts, contrairement à Pascal Pavageau. Il sera sous surveillance! », témoigne un autre.