Coupe Davis : les Français Nicolas Mahut et Pierre-Hugues l’emportent face à Mate Pavic et Ivan Dodig, le 24 novembre à Lille. / PHILIPPE HUGUEN / AFP

Après les deux matchs en simple perdus vendredi face aux Croates, les Français devaient à tout prix s’imposer en double, samedi 24 novembre à Lille (Nord), pour conserver une chance de remporter la finale de la Coupe Davis de tennis – qui se joue en cinq matchs – en gagnant les deux derniers simples demain dimanche.

Mission accomplie ! La paire Nicolas Mahut - Pierre-Hugues Herbert a battu les Croates Mate Pavic - Ivan Dodig (6-4, 6-4, 3-6, 7-6), dans un stade Pierre-Mauroy « vibrant ». Le public y a cru dès le premier break français du week-end, vingt minutes après le début de la rencontre. Il faudra quelque quatre heures aux Bleus pour s’imposer, ponctuées de moments-clés.

Passage à vide

Après une heure trois quarts de jeu, à (6-4, 6-4, 2-0), les Français attaquent le troisième set en tête. Les commentateurs à leur tour y croient. Mais à 3-1, les Bleus marquent le pas. La paire Pavic-Dodig en profite pour s’emparer du set. Le passage à vide des Bleus va durer jusqu’à la huitième minute du quatrième set, au moment où Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert reviennent à 2-1 dans la quatrième manche.

Après trois heures de jeu, les Français reprennent alors l’avantage (6-4, 6-4, 3-6, 3-2). Sur le banc, le capitaine Yannick Noah bondit et brandit franchement le poing en signe de combativité, une image qui fait plaisir à voir si on la compare au visage abattu de l’ex-champion français vingt-trois heures avant, après la défaite de Jo-Wilfried Tsonga.

La capitaine Yannick Noah, samedi 24 novembre à Lille. / CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

Autre moment fort encore à quatre jeux partout dans le quatrième set. Yannick Noah fait comme s’il ne regardait pas. Un bon service de Nicolas Mahut, un retour trop tendre, un smash offrent aux Français deux balles de 5-4. Les Bleus sont à un set du gain du match. Les Croates sont au service. Une double faute offre trois balles de match. Malin, Mate Pavic fait monter la pression, distrait les Français, rameute le public et sauve une balle. « Respectez les joueurs », demande l’arbitre. Les Français peu habitués à ces ruses, laissent passer leur chance. Les Croates reviennent à 5 partout. Mate Pavic exulte.

Au service, Nicolas Mahut rattrape le coup à 6-5. « Le parfum de la Coupe Davis » flotte enfin dans le stade Pierre-Mauroy de Lille. Tie-break, set et match. Quelques minutes plus tard, les Français remportent le double face aux Croates (6-4, 6-4, 3-6, 7-6).

Belle histoire

Sachant placer sa balle et gérer la pression, Pierre-Hugues Herbert a montré, à 27 ans, qu’il pouvait être concentré et solide. Dans les gradins, sa famille assure un soutien sans faille, sa mère en tête, joues repeintes en bleu-blanc-rouge.

Belle histoire également pour Nicolas Mahut, qui avait souffert d’être écarté à la dernière minute et contre toute attente du double de la finale 2017, au profit d’un duo Pierre-Hugues Herbert-Richard Gasquet. A 36 ans, le vétéran de la sélection nationale jouait sa première finale de Coupe Davis. Une occasion qu’il a su saisir.

« Pas encore favoris »

Les Français peuvent désormais garder un infime espoir de soulever une onzième fois le Saladier d’argent, d’autant plus symbolique qu’il sera le dernier de la Coupe Davis telle que nous la connaissons, puisqu’elle doit être totalement réformée et remodelée à partir de 2019.

La mission des Bleus, dimanche 25 novembre, reste très délicate. Après la fragilité constatée vendredi chez Jo-Wilfried Tsonga, Lucas Pouille devrait être appelé par Yannick Noah pour disputer un des deux simples du 25 novembre, face à Borna Coric ou Marin Cilic ; Jérémy Chardy ou Pierre-Hugues Herbert, décidément très convaincant samedi, disputera l’ultime rencontre.

L’essentiel une fois encore n’est-il pas d’y croire ? Même si dans l’histoire plus que centenaire de la Coupe Davis, seule l’Australie, en 1939, est parvenue à revenir d’un retard de 2 à 0 en finale. « C’est sûr qu’on n’est pas encore favoris », a déclaré Yannick Noah à l’issue du match samedi.