Vue aérienne d’une zone déforestée dans la forêt amazonienne du Brésil, en septembre 2017. / CARL DE SOUZA / AFP

La déforestation au Brésil, qui compte la plus vaste surface amazonienne du continent américain, s’est accrue de 13,72 % entre août 2017 et juillet 2018, selon des données publiées par l’Institut national d’études géographiques, un organisme gouvernemental. C’est l’équivalent d’un million de terrains de football perdus en une seule année, estime l’organisation écologiste Greenpeace.

La surface déboisée sur cette période a atteint 7 900 km2 – ce qui représente 5,2 fois la ville de Sao Paulo, au Brésil. Pour Greenpeace, « c’est plus ou moins un million de terrains de football déforestés en seulement un an », a déclaré le coordinateur des politiques publiques de l’ONG au Brésil, Marcio Astrini.

Situation inimaginable

Selon lui, la situation pourrait empirer si le président élu d’extrême droite, Jair Bolsonaro, concrétise ses promesses électorales d’amender certaines réglementations environnementales. « Il a dit qu’il mettrait fin aux aires protégées, aux terres réservées aux Indiens, qu’il réduirait les inspections et les sanctions contre les crimes environnementaux. Tout ce qui pouvait réduire la déforestation auparavant. S’il élimine tout cela, ça peut déclencher une situation inimaginable », s’alarme M. Astrini.

Le Brésil a enregistré une baisse progressive de la déforestation entre 2004 et 2012, grâce notamment aux moyens de contrôle gouvernementaux.

Jair Bolsonaro voulait, dans un premier temps, fusionner les ministères de l’environnement et de l’agriculture, une idée qui a suscité un tollé au Brésil. Il y a, finalement, renoncé, sous pression notamment du lobby de l’agro-business, craignant des sanctions commerciales de pays soucieux de la déforestation.