Paul Manafort a enfreint l’accord de plaider-coupable conclu en septembre dans le cadre de l’enquête sur l’affaire russe, en mentant à la police fédérale, selon des documents transmis à la justice états-unienne lundi 26 novembre. Le procureur spécial Robert Mueller écrit que M. Manafort a « commis des crimes fédéraux en mentant au FBI et au bureau du procureur spécial sur une variété de questions », ce qui contrevient à l’accord.

Dans ces mêmes documents, les avocats de l’ancien directeur de campagne de Trump ont réfuté cette affirmation en assurant que leur client avait « fourni au gouvernement des informations dans l’effort de respecter ses obligations en matière de coopération ». « Il pense avoir donné des informations sincères et n’est pas d’accord avec la caractérisation du gouvernement, ni avec la violation de l’accord », ont-ils poursuivi.

Plaider coupable

L’ancien lobbyiste a accepté en septembre de plaider coupable d’association de malfaiteurs contre les Etats-Unis et d’obstruction à la justice, et de coopérer avec Robert Mueller dans l’enquête russe notamment sur des soupçons de collusion entre Moscou et l’équipe de Donald Trump pendant la campagne présidentielle de 2016. M. Manafort a reconnu avoir dissimulé aux autorités et au fisc ses activités de conseil en faveur de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch, puis d’avoir tenté de corrompre des témoins. Des activités frauduleuses antérieures à la campagne.

Dans une procédure distincte ayant donné lieu à un procès en août en Virginie, celui qui a été directeur de campagne du candidat Trump pendant près de six mois a été reconnu coupable de fraude bancaire et fiscale en lien avec ces activités. Il attend le prononcé de sa sentence.

Le rebondissement de lundi survient le jour même de l’incarcération de George Papadopoulos, un ancien conseiller diplomatique de M. Trump condamné à de la prison ferme au début de septembre pour avoir menti au FBI dans le cadre de l’enquête de Robert Mueller. Il avait plaidé coupable en octobre 2017 de faux témoignage au FBI et s’est rendu lundi dans un centre de détention d’Oxford, dans le Wisconsin, pour purger une peine de deux semaines. Il risquait jusqu’à six mois derrière les barreaux. C’est lui qui est à l’origine de l’ouverture de l’enquête russe qui empoisonne le président des Etats-Unis depuis le début de son mandat.