« La colère de nos concitoyens », « l’expression vivante d’une fracture territoriale et sociale » : douze des treize présidents de région, de droite comme de gauche, interpellent l’exécutif sur le mouvement des « gilets jaunes » et demandent des « mesures d’urgence ».

« Ce serait une très grave erreur de caricaturer leur révolte en un mouvement extrémiste manipulé par l’ultradroite ou l’ultragauche », expriment les élus dans une tribune à paraître mardi dans l’Opinion, avant le discours attendu du président Emmanuel Macron. Ils appellent l’exécutif à « changer de discours, reconnaître la souffrance de nos compatriotes et ne pas la nier (…), prendre des mesures d’urgence et, en premier lieu, un moratoire sur la hausse des taxes au 1er janvier ».

Il faut « prendre le temps » de la fiscalité écologique, réécrire d’une manière qui soit socialement plus acceptable, plus transparente et mieux ciblée, suggèrent Hervé Morin, François Bonneau, Valérie Pécresse, Renaud Muselier, Laurent Wauquiez, Carole Delga, Marie-Guite Dufay, Alain Rousset, Jean Rottner, Loïg Chensais Girard, Christelle Morançais et Gilles Simeoni.

Une « fracture territoriale »

« Au plan social, les régions en appellent à l’Etat » avec, entre autres, « la mise en place un système d’accompagnement des individus les plus modestes et dépourvus de solutions alternatives de mobilité ». Pour ces élus, « le mouvement des “gilets jaunes” est l’expression vivante de la fracture territoriale et sociale dans notre pays. Il exprime la colère de nos concitoyens des territoires périurbains et ruraux, contraints de se loger toujours plus loin », analysent-ils.

Les habitants sont « percutés de plein fouet par les variations des prix des carburants et stigmatisés en tant qu’automobilistes alors que le parc automobile ne représente pas plus de 15 % des émissions de gaz à effet de serre », relèvent les douze présidents de région, selon qui « les bâtiments représentent 40 % de la consommation énergétique ».

Lundi, le chef de l’Etat a assuré en conseil des ministres qu’il n’y aurait « pas de renoncement » mais « pas non plus d’aveuglement », après un week-end marqué par de nombreuses manifestations.