He Jiankui, le 28 novembre 2018 à Hongkong. / KIN CHEUNG / AP

Son annonce avait suscité le doute. Puis l’indignation. Mercredi 28 novembre, il a dû faire marche arrière. En annonçant avoir provoqué la naissance de jumelles génétiquement modifiées pour être plus résistantes au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable du sida, le scientifique chinois He Jiankui est passé pour un dangereux apprenti sorcier. Et ses recherches sont apparues comme engagées sur une pente dangereuse, à rebours des règles de l’éthique académique internationale.

Le scandale causé par l’annonce de He Jiankui faite à l’agence de presse américaine Associated Press (AP) a conduit le chercheur de la Southern University of Science and Technology (SUSTech) de Shenzhen a annoncé, mercredi 28 novembre lors du deuxième sommet international sur l’édition du génome à Hongkong, faire une « pause » dans ses essais cliniques « compte tenu de la situation actuelle ». Le scientifique a déclaré devoir « présenter des excuses pour le fait que ce résultat ait fuité de façon inattendue ».

He Jiankui est également revenu sur les conditions dans lesquelles son expérience s’était déroulée. Il a ainsi expliqué lors d’une table ronde qui se tenait dans un amphithéâtre bondé que huit couples composés d’un père séropositif et d’une mère séronégative s’étaient portés volontaires avant que l’un d’entre eux ne se rétracte.