Le président élu du Brésil, Jair Bolsonaro, le 20 novembre à Brasilia. / Adriano Machado / REUTERS

Alors que s’ouvre dans quelques jours la COP24 à Katowice (2-14 décembre), en Pologne, où va se dérouler l’édition de l’année prochaine ? Seul candidat en lice, le Brésil a annoncé mercredi 28 novembre qu’il renonçait à organiser le sommet sur le climat qui a lieu chaque année, alors que le programme du futur président, Jair Bolsonaro, inquiète les défenseurs de l’environnement.

« En raison de restrictions budgétaires (…) et du processus de transition avec la nouvelle administration qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2019, le gouvernement brésilien s’est vu contraint de retirer son offre de recevoir la COP25 », a expliqué le ministère des affaires étrangères dans un communiqué transmis mercredi à l’AFP. Dans la foulée, l’Observatoire du climat, réseau d’ONG installées au Brésil, a fortement critiqué cette décision :

« C’est lamentable, mais pas surprenant, que le gouvernement brésilien revienne sur son offre de recevoir la COP25 (…). C’est probablement dû à une opposition de l’équipe du président élu, qui a déclaré la guerre au développement durable à maintes reprises. »

La décision de ne plus organiser la COP25 « n’est pas seulement une opportunité manquée de montrer que le Brésil est un important leader au sujet des changements climatiques, c’est une démonstration claire de la vision du nouveau président Jair Bolsonaro sur l’environnement », a commenté Fabiana Alves, porte-parole de Greenpeace au Brésil, dans un communiqué.

Vers une sortie de l’accord de Paris ?

Quelques jours avant le second tour de l’élection présidentielle, une trentaine de réseaux et organisations de la société civile brésilienne avaient tenté d’alerter sur le programme écologique du candidat Bolsonaro : « Explosion de la déforestation », « facilitation de l’utilisation des pesticides », « élimination des licences environnementales », « dénigrement des militants écologistes »… M. Bolsonaro avait notamment laissé entendre qu’il pourrait faire sortir le Brésil de l’accord sur le climat signé à Paris, en décembre 2015, à l’occasion de la COP21.

Une autre mesure en particulier inquiétait les associations écologiques : la fusion des ministères de l’agriculture et de l’environnement. Mais devant les craintes du lobby de l’agrobusiness, il a dû renoncer.

Urgence climatique : les politiques sont-ils irresponsables ? Un débat du Monde Festival Montréal
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