Un énorme cratère témoignait, jeudi 29 novembre, de la violence de l’explosion qui a précédé l’attaque revendiquée par les talibans contre la société de sécurité britannique G4S, la veille au soir à Kaboul, qui a fait au moins dix morts, dont un Britannique, et 29 blessés.

Un kamikaze s’est d’abord fait exploser dans un véhicule « devant l’entrée » avant que « quatre autres » ne pénètrent dans le campement sécurisé où résident les employés de G4S, a expliqué le porte-parole du ministère de l’intérieur. Au moins dix personnes ont été tuées et 29 blessées dans l’attentat, a-t-il déclaré, ce qu’a confirmé le porte-parole de la police.

G4S a fait état jeudi de cinq morts parmi ses employés, quatre Afghans et un Britannique. « Nous sommes engagés à jouer notre rôle de sécurité auprès des Afghans et nous sommes convaincus que de tels incidents n’empêcheront pas le travail essentiel que la communauté internationale accomplit de se poursuivre », a commenté son directeur général, Charlie Burbridge.

Violence du souffle

Les explosifs étaient cachés à l’intérieur d’un petit camion, dont les restes du châssis gisent au milieu des débris, a constaté un photographe de l’Agence France-Presse. Tout autour, les structures des bâtiments environnants de cette zone industrielle de l’est de Kaboul ont été tordues par la violence du souffle.

G4S emploie 611 000 personnes dans une centaine de pays, dont 1 200 contractants en Afghanistan. Elle est cotée au London Stock Exchange, selon son site Internet. Elle avait déjà été la cible d’une attaque le 18 mars, lorsqu’un kamikaze avait actionné sa ceinture explosive avant de pouvoir atteindre l’entrée du complexe. Deux civils avaient été tués.

L’attaque de mercredi, « en réponse », selon les talibans, à « des atrocités (commises) par l’ennemi » dans plusieurs provinces, est survenue le jour même où le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, leur a enjoint d’entamer des « pourparlers de paix directs » avec le gouvernement afghan.