Michael Cohen à New York, le 21 août 2018. / Mary Altaffer / AP

Le choix de Michael Cohen était attendu, son apparition devant un tribunal new-yorkais, jeudi 29 novembre, était une surprise. L’avocat personnel et ancien fidèle entre les fidèles du président des Etats-Unis, Donald Trump, a plaidé coupable jeudi d’avoir menti devant le Congrès américain. Les propos mensongers de M. Cohen avaient été tenus lors de témoignages à huis clos devant la commission du renseignement du Sénat sur les contacts qu’il avait eus avec des ressortissants russes, lors de la campagne du candidat républicain, notamment autour de négociations sur un accord immobilier concernant Trump en Russie.

La décision de l’avocat s’inscrit dans le contexte de « l’enquête russe », la procédure aux ramifications tentaculaires que mène le procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence de Moscou dans la campagne présidentielle américaine de 2016 et la possible collusion de la Russie avec les équipes du candidat Trump.

70 heures d’entretiens avec l’équipe de Mueller

L’ancien défenseur zélé du président américain qui avait travaillé pour lui – aussi bien dans le domaine des affaires quand Donald Trump n’était qu’un picaresque magnat de l’immobilier qu’après, lorsque ce dernier s’est lancé en politique – représente aujourd’hui un atout considérable, capital, pour les enquêteurs. Celui dont on a retenu une sortie célèbre selon laquelle il « prendrait une balle » pour son employeur a promis, pour l’intérêt supérieur du pays, de coopérer avec les procureurs.

Il avait déjà plaidé coupable en août 2018 dans une affaire distincte, impliquant le président Trump dans des délits financiers. Depuis, il a passé soixante-dix heures d’entretiens avec l’équipe du procureur spécial Robert Mueller. D’après la chaîne américaine ABC, ces échanges ont porté sur les contacts entre des proches de Donald Trump et des ressortissants russes pendant la campagne, les liens d’affaires du président américain avec la Russie, ainsi que sur des entraves à l’exercice de la justice impliquant le résident de la Maison Blanche.