Alejandro Dominguez a fait cette annonce, jeudi 29 novembre, lors d’une conférence de presse à Asuncion (Paraguay). / Jorge Saenz / AP

Reporté en raison de violences, le match retour de la finale de Copa Libertadores entre les clubs argentins Boca Juniors et River Plate devait être déplacé hors d’Argentine. C’est désormais officiel. Le président de la Conmebol, Alejandro Dominguez a précisé jeudi 29 novembre que le match aura lieu le 9 décembre dans le stade Santiago Bernabéu, à Madrid.

Initialement programmée le 24 novembre au stade Monumental de River Plate, la rencontre a été reportée en raison de l’attaque de l’autocar transportant les joueurs de Boca Juniors, quelques heures avant ce match à haute tension. De nombreuses villes avaient été citées ou s’étaient proposées pour accueillir cette finale 100 % argentine de la plus prestigieuse compétition de clubs d’Amérique du sud, notamment Asunción, Doha, Gênes, Belo Horizonte et Barcelone avec le Camp Nou.

Mardi, Alejandro Dominguez avait annoncé que « les conditions n’étaient pas réunies » pour que la finale retour se joue en Argentine, après les incidents de Buenos Aires.

Lors de la finale aller le 10 novembre, jouée dans une ambiance survoltée au stade de la Bombonera de Boca Juniors, le duel s’était soldé par un match nul (2-2).

La requête judiciaire des Boca Juniors reçoit une fin de non-recevoir

Après les incidents violents de ce week-end, Boca Juniors avait saisi le tribunal de discipline de la Conmebol pour réclamer la victoire sur tapis vert, estimant que River Plate devait être sanctionné, l’autocar ayant été pris pour cible par des supporteurs de River. Le Conmebol a décidé de « ne pas faire droit à la requête déposée par Boca Juniors », a signalé jeudi Alejandro Dominguez.

De son côté, River Plate se plaint de l’arbitrage de la Conmebol, car le club des quartiers chics du nord de Buenos Aires voulait accueillir dans son stade son rival de toujours. En plus de la délocalisation du match retour à Madrid, le tribunal de discipline de la Conmebol a également infligé à River un « huis clos » pour les « deux prochains matchs à domicile de compétitions officielles organisées par la Conmebol ».

Samedi, deux joueurs de Boca Juniors ont été blessés, alors que le car les transportant a été attaqué à coups de pierres, bouteilles et gaz lacrymogène à quelques kilomètres du stade.

Alors que la majorité des 60 000 spectateurs avaient pris place dans le stade, dont le président de la Fifa Gianni Infantino, la Conmebol a d’abord retardé la rencontre à deux reprises, avant de la reporter à dimanche. Mais un des joueurs blessés, le capitaine de Boca Pablo Perez, étant toujours dans l’incapacité de jouer dimanche, la finale a été reportée à une date ultérieure.

Un « Superclasico » toujours explosif

L’opposition entre Boca et River, baptisée « Superclasico » en Argentine, est toujours un match explosif. En 2015, en 8e de finale de la Copa Libertadores, plusieurs joueurs de River avaient été aspergés de produits chimiques toxiques à la Bombonera et Boca disqualifié.

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a annoncé jeudi que « les forces de sécurité et les services concernés, avec une grande expérience dans les dispositifs de ce type, travaillent déjà sur le déploiement nécessaire pour garantir la sécurité ».

Il était urgent de fixer la date du match retour de la finale de la Copa Libertadores, car le vainqueur ira défier le Real Madrid et les autres qualifiés du Mondial des clubs, qui se disputera aux Emirats arabes unis en décembre. L’entrée en lice de l’équipe sud-américaine est prévue le 18 décembre.

L’édition 2018 est la dernière finale à se disputer en matchs aller et retour. À partir de 2019, la finale se jouera sur un seul match, comme la Ligue des champions.