Le retrait des médicaments à base de valsartan prend une nouvelle ampleur. Après une première vague début juillet, des rappels supplémentaires ont été annoncés jeudi 29 novembre par l’Agence de sécurité nationale du médicament (ANSM), à cause de la présence d’une deuxième substance classée comme probablement cancérogène. Comme le premier, ce nouveau rappel « est mis en œuvre par d’autres Etats européens et au niveau international », selon l’ANSM.

Cette mesure de précaution va entraîner des ruptures de stock, a prévenu l’agence du médicament. En effet, le cumul des deux rappels touche les trois quarts de ces médicaments utilisés en cas d’insuffisance cardiaque, d’hypertension artérielle et après un infarctus récent.

Entre 1,2 et 1,5 million de patients en France suivent ce traitement. L’agence rappelle qu’il existe de nombreuses alternatives thérapeutiques et recommande aux patients souffrant d’hypertension artérielle de consulter leur médecin ou leur pharmacien pour savoir si le médicament qu’ils prennent est concerné par le rappel. « Le risque d’un arrêt brutal de traitement étant important (poussées hypertensives, décompensations cardiaques, accidents neurologiques), les patients ne doivent en aucun cas interrompre leur traitement sans avis médical », insiste Jean-Michel Race, un des responsables de l’ANSM.

Onze laboratoires pharmaceutiques concernés

Au total, onze laboratoires pharmaceutiques sont concernés par les deux rappels, qui ne touchent cependant pas forcément tous les médicaments à base de valsartan qu’ils produisent : Arrow Génériques, Biogaran, Cristers, EG Labo, Evolupharm, Mylan, Ranbaxy, Sandoz, Teva, Zentiva et Zydus.

Dans le viseur de l’ANSM : des sociétés chinoises. Ce sont elles qui fabriquent le principe actif pour le compte de laboratoires qui produisent ensuite le médicament. On ignore pour l’instant si la deuxième impureté décelée dans les comprimés rappelés jeudi est due aux sociétés chinoises déjà épinglées, ou si de nouveaux sous-traitants sont à leur tour mis en cause. Des investigations sont en cours.

Le premier rappel, prononcé au niveau international, avait été motivé par la présence d’une impureté, la N-nitrosodiméthylamine (NDMA), substance classée comme probablement cancérogène chez l’homme. Le deuxième rappel annoncé jeudi a été décidé en raison de « la présence possible d’une autre impureté, la NDEA (N-nitrosodiéthylamine) », selon l’ANSM, substance également « classée comme probablement cancérogène chez l’homme par l’Organisation mondiale de la santé », selon son communiqué. L’ANSM a mis en place en juillet un numéro vert pour répondre aux questions des patients et de leurs proches (0800 97 14 03).