Selahattin Demirtas, ancien candidat à la présidentielle du Parti démocratique des peuples (HDP), prokurde, à Istanbul, en Turquie, le 7 juin 2015. / MURAD SEZER / REUTERS

Un tribunal turc a rejeté vendredi 30 novembre la demande de libération de l’opposant kurde Selahattin Demirtas, selon une responsable de son parti. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait pourtant appelé à sa libération après deux ans de détention.

Détenu depuis novembre 2016, accusé d’activités « terroristes », M. Demirtas risque jusqu’à cent quarante-deux ans de prison dans le principal procès à son encontre. La dernière condamnation du candidat malheureux à la présidentielle du 24 juin, figure de proue du Parti démocratique des peuples (HDP), date du 7 septembre : quatre ans et huit mois ferme pour « propagande terroriste ».

Décision « politique »

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, accuse régulièrement le HDP d’être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé terroriste par Ankara. Il avait rapidement balayé la décision de la CEDH, estimant qu’elle n’était pas contraignante pour la Turquie, alors que le pays est pourtant signataire de la Convention européenne des droits de l’homme.

Dans un communiqué publié vendredi, le HDP a dénoncé une décision « politique », prise sous « la pression du président Erdogan » et en « violation de la Constitution et de la Convention européenne des droits de l’homme ». Troisième force au Parlement, le parti a été fortement touché par les purges menées après le putsch manqué de juillet 2016.