Le président mexicain a été intronisé par un représentant des peuples indigènes mexicains, et a fait l’objet d’un rituel de purification. / Marco Ugarte / AP

« AMLO » devient le premier président de gauche de l’histoire récente du Mexique. Andrés Manuel Lopez Obrador a officiellement pris ses fonctions samedi 1er décembre. « Cela peut paraître prétentieux, mais aujourd’hui commence non seulement un nouveau gouvernement, mais un nouveau régime politique » a-t-il déclaré devant le Congrès mexicain et des chefs d’Etat étrangers ou représentants diplomatiques réunis à Mexico.

« À partir de maintenant une transformation pacifique et ordonnée mais profonde et radicale va être réalisée car nous allons en finir avec la corruption et l’impunité qui empêchent la renaissance du Mexique », a-t-il promis, soulignant que « la politique économique néolibérale avait été un désastre, une calamité pour le pays ».

Le nouveau président mexicain s’est engagé à lutter contre la corruption et à gérer de façon rigoureuse les finances publiques, afin de lancer divers programmes sociaux et une augmentation du salaire minimum., Il prévoit le lancement de grands projets par le biais d’investissements publics et privés comme le « train maya », qui reliera les zones touristiques dans l’est du pays, dans la péninsule du Yucatan.

Cherchant à imposer un nouveau style, « AMLO » a également annoncé la vente de l’avion présidentiel, et promis de limiter sa sécurité rapprochée car il considère que « le peuple le protège », et de réduire son salaire de plus de moitié.

Le président s’est livré à un rituel de purification

Après sa large victoire à l’élection présidentielle du 1er juillet et la majorité obtenue par la coalition dirigée par son parti Morena aux deux chambres du Congrès, M. Lopez Obrador aura les coudées franches pour transformer son pays. Sa victoire a été la plus ample depuis la mise en place du multipartisme en 2000, et la première pour un candidat de gauche.

Après son investiture, l’ancien maire de Mexico (2000-2005) a rejoint le Palais national à bord de son habituelle Volkswagen Jetta blanche, avec une sécurité limitée. En fin d’après-midi, M. Lopez Obrador a été intronisé par un représentant des peuples indigènes mexicains, et a fait l’objet d’un rituel de purification à l’aide d’encens et de plantes traditionnelles, une première pour un chef d’État mexicain. « Je réaffirme mon engagement à ne pas mentir, ne pas voler ni trahir le peuple mexicain », a lancé « AMLO » à la foule, tenant à la main un « bâton de commandement », symbole du pouvoir qui lui est conféré par les communautés indigènes.

La cérémonie a réuni plusieurs milliers de personnes sur la place centrale du Zocalo, où est situé le Palais national. Le nouveau président envisage d’installer là ses bureaux, délaissant l’actuelle résidence présidentielle de Los Pinos, qui dès samedi a été partiellement ouverte au public.

De nombreux présidents d’Amérique latine, ainsi que le roi d’Espagne Felipe VI, le vice-président américain Mike Pence et Ivanka Trump, la fille du président américain, étaient présents dans l’assistance. Le président vénézuélien Nicolas Maduro – dont l’invitation avait déclenché une polémique au Mexique – est arrivé pour le déjeuner qui suivait la cérémonie.