De gauche à droite, les chefs d’Etat mexicain (Enrique Pena Nieto, sur le dernier jour de son mandat, Andres Manuel Lopez Obrador ayant été investi ce samedi 1er décembre), américain (Donald Trump) et canadien (Justin Trudeau) après la signature du nouveau traité de libre échange, en marge du G20 à Buenos Aires, le 30 novembre 2018. / SAUL LOEB / AFP

Le président américain Donald Trump a expliqué samedi vouloir rapidement mettre fin à l’Aléna, l’accord de libre-échange remontant à 1994 avec le Mexique et le Canada, en faveur du nouveau traité qu’il vient de signer avec eux en marge du G20, au risque d’un affrontement potentiel avec le Congrès.

A bord de l’avion Air Force One qui le ramenait aux Etats-Unis de retour du sommet du G20 en Argentine, M. Trump a déclaré à des journalistes qu’il allait demander officiellement au Congrès de « mettre fin » à l’Aléna (Accord de libre-échange nord-américain, Nafta en anglais) « dans une période de temps relativement courte ».

Cette démarche déclencherait un délai de six mois avant que les Etats-Unis quittent cet accord, durant lequel le Congrès se verrait demander d’approuver le nouvel accord signé vendredi, l’Accord Etats-Unis, Mexique et Canada (AEUMC, ou USMCA selon l’acronyme anglais).

Obstacles en vue au congrès

Lors de sa signature à Buenos Aires, une victoire pour lui après des mois de négociations tendues, M. Trump avait qualifié le nouvel accord de « tellement meilleur que l’Aléna », qu’il juge « désastreux » pour l’économie américaine, l’accusant d’avoir fait perdre des millions d’emplois notamment dans l’automobile.

L’AEUMC prévoit pour le secteur automobile des règles incitant à se fournir en matériaux et composants aux Etats-Unis et une clause forçant le Mexique à augmenter les salariés du secteur. « Il sera mis fin (à l’Aléna) et le Congrès aura le choix entre l’AEUMC ou la situation d’avant l’Aléna, qui fonctionnait très bien », a poursuivi le président républicain.

Les trois chefs d’Etat d’Amerique du Nord signent le nouveau traité durement négocié ces derniers mois. / SAUL LOEB / AFP

M. Trump avait estimé la veille qu’il n’aurait pas de difficultés à obtenir l’accord du Congrès mais certains démocrates, qui contrôleront la Chambre des Représentants à partir de janvier, ont affiché leur scepticisme. Le nouvel accord est encore « un travail en cours », a déclaré vendredi la chef des démocrates au Congrès américain, Nancy Pelosi, désignée la semaine dernière comme candidate par son parti pour présider la Chambre et devenir « Speaker », troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président.

« Ce qui ne s’y trouve pas encore, ce sont des garanties concernant les travailleurs » et l’environnement, a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse. « Ce n’est pas un bout de papier où nous devrions mettre oui ou non », a dit Mme Pelosi, soulignant que le Mexique ne s’était pas encore doté d’une loi sur les salaires et les conditions de travail.

Le nouveau traité doit également être approuvé par les parlements du Canada et du Mexique.