La rencontre entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping à Buenos Aires. / Pablo Martinez Monsivais / AP

La réunion la plus attendue organisée à l’occasion du sommet du G20, à Buenos Aires, les vendredi 30 novembre et samedi 1er décembre, n’avait rien à voir avec le compromis laborieusement négocié entre les délégations venues en Argentine. Il s’agissait du dîner de travail rassemblant le président des Etats-Unis, Donald Trump, et son homologue chinois, Xi Jinping, quelques heures avant leur départ de Buenos Aires. Une rencontre infructueuse aurait débouché sur un durcissement de la guerre commerciale lancée par Donald Trump : l’imposition de nouvelles taxes, le 1er janvier, sur les importations en provenance de la Chine, qui aurait été probablement suivie par des mesures de rétorsion chinoises.

Cette nouvelle escalade n’aura pas lieu, du moins pas pour le moment. À l’issue de la rencontre, les Etats-Unis ont annoncé qu’ils renonçaient à ce nouveau volet de taxes. De son côté, la Chine s’en engagée à augmenter ses achats de produits américains, notamment agricoles et énergétiques, alors que Donald Trump s’est toujours montré extrêmement sensible à l’ampleur du déficit commercial enregistré avec Pékin.

La Chine a également accepté d’ouvrir des discussions sur une série de points sensibles, soulevés jusqu’ici sans succès par les administrations américaines successives : le respect de la protection de la propriété intellectuelle, l’ouverture de son marché intérieur, ou encore les transferts forcés de technologie pour les entreprises étrangères installées en Chine.

Défiance renforcée entre Trump et Poutine

Soucieux manifestement de ménager son interlocuteur, alors que l’économie de son pays semble plus durement impactée par les effets des taxes américaines que celle des Etats-Unis par les ripostes chinoises, le président Xi a consenti en outre, selon la Maison Blanche, « un geste humanitaire merveilleux », en acceptant de mieux contrôler un opioïde produit notamment sur son territoire, le fentanyl, qui fait actuellement des ravages aux Etats-Unis.

Cette trêve entre la Chine et les Etats-Unis, même si les deux présidents sont encore très loin d’un accord global, a tranché avec l’état des relations entre Washington et Moscou. L’annulation brutale par Donald Trump des entretiens bilatéraux prévus samedi avec son homologue, Vladimir Poutine, a renforcé la défiance entre les deux responsables, en dépit de la volonté de normalisation exprimée par le président des Etats-Unis à son arrivée à la Maison Blanche, en 2017.

Donald Trump s’était justifié en mettant en avant les nouvelles tensions, cette fois-ci navales, survenues entre Moscou et Kiev dans le détroit de Kertch qui relie la mer Noire à la mer d’Azov. Son homologue russe a riposté à sa manière en assurant lors de sa conférence de presse de clôture, samedi, que « la guerre va continuer » dans l’est de l’Ukraine contrôlé par des séparatistes pro-russes tant que les autorités ukrainiennes actuelles « resteront au pouvoir ». Un ultimatum qu’il sait totalement inacceptable pour les alliés occidentaux de Kiev.