Pour la première fois depuis plus de dix ans, Cristiano Ronaldo et Messi ne sont pas favoris pour remporter la plus prestigieuse des récompenses individuelles. Trois Français, sacrés champions du monde cet été en Russie, postulent pour le trophée crée par le magazine France Football et décerné par des journalistes du monde entier qui ont voté du 9 octobre au 9 novembre, et dont le Croate Luka Modric est le principal favori. Depuis 1995, les années de Coupe du monde ont systématiquement vu un champion du monde décrocher le Ballon d’or France Football, excepté… en 2010 et en 2014.

Luka Modric (Croatie)

Luka Modric. / SERGIO PEREZ / REUTERS

Les plus : il a remporté la Ligue des champions avec le Real Madrid et atteint la finale de la Coupe du monde avec la Croatie. Le Croate a, en outre, déjà été élu joueur de l’année par la FIFA et l’UEFA et meilleur joueur du Mondial 2018. Des signes qui ne trompent pas. Il deviendrait le premier Croate a remporter la plus prestigieuse des récompenses individuelles, et le premier milieu de terrain depuis le Tchèque Pavel Nedved en 2003.

Les moins : Luka Modric connaît un début de saison compliqué avec son club. Il est aussi un nom moins « ronflant » auprès du grand public. Dans son pays, le joueur est inculpé pour parjure dans une affaire impliquant son mentor Zdravko Mamic, personnage le plus puissant du football croate et directeur exécutif du Dinamo Zagreb.

Antoine Griezmann (France)

Antoine Griezmann. / OSCAR DEL POZO / AFP

Les plus : le Français a remporté une Ligue Europa avec son club de l’Atlético Madrid face à l’Olympique de Marseille et un titre de champion du monde avec les Bleus. Auteur de trois buts et trois passes décisives à partir des huitièmes de finale de la Coupe du monde, d’un doublé en finale de la Ligue Europa, il a été présent lors des moments décisifs. Ce qui pose un Ballon d’or.

Les moins : l’intense campagne de lobbying du Mâconnais, jusqu’à saturation, peut avoir un effet contre-productif. Le titre de son club en Ligue Europa ne remplacera jamais un beau parcours en Ligue des champions et le parcours victorieux en Coupe du monde a été une œuvre collective, à laquelle il a apporté son écot mais sans qu’il soit prédominant.

Raphaël Varane (France)

Raphaël Varane. / MLADEN ANTONOV / AFP

Les plus : comme son coéquipier en club Luka Modric, Raphaël Varane a été l’un des hommes de base de la victoire du Real Madrid en Ligue des champions. Mais à l’inverse du Croate, il a ajouté une étoile de champion du monde à son palmarès. A seulement 25 ans, il fait déjà partie des tauliers en club comme en sélection. Sur le papier, il est le plus titré des principaux candidats.

Les moins : Raphaël Varane n’est pas attaquant. Le poste de défenseur est peu exposé médiatiquement et il faut remonter à 2006 avec le sacre de Fabio Cannavaro pour voir un joueur des lignes arrière titré. Son club a aussi fait le choix de pousser en faveur de Luka Modric et la discrétion assumée du Français pourrait ne pas jouer en sa faveur. Enfin, son début de saison, en club comme en sélection, est franchement délicat.

Kylian Mbappé (France)

Kylian Mbappé. / ROMAIN PERROCHEAU / AFP

Les plus : le jeune attaquant du PSG a été la sensation footballistique de l’année et son avenir s’annonce doré, aussi bien en club qu’en sélection. Buteur lors de la finale de la Coupe du monde, adoubé par Pelé himself, Kylian Mbappé a changé de dimension et semble le joueur le mieux placé pour succéder à Cristiano Ronaldo et Leo Messi sur le long terme. Des trois prétendants français, il est celui qui réalise le meilleur début de saison.

Les moins : son jeune âge et le parcours chaotique de son club en Ligue des champions – le PSG a été éliminé en huitièmes de finale de la compétition – peuvent être des freins à un sacre dès cette année. Celui qui fêtera ses 20 ans le 20 décembre se consolera sans doute, s’il n’a pas le Ballon d’or, avec un nouveau prix, le trophée Kopa, qui récompense le meilleur joueur de moins de 21 ans, sur un vote des 33 lauréats du Ballon d’or encore vivants.

Cristiano Ronaldo (Portugal)

Cristiano Ronaldo. / FILIPPO MONTEFORTE / AFP

Les plus : le Portugais de 33 ans a grandement contribué au troisième sacre de suite du Real en Ligue des champions, le quatrième en cinq ans. Il a aussi été, comme à son habitude, très performant sur le plan statistique avec 15 buts en Ligue des champions et 26 réalisations en Liga. Après des débuts poussifs avec son nouveau club, la Juventus Turin, le joueur de l’île de Madère vient d’inscrire 11 buts en deux mois et demi.

Les moins : Cristiano Ronaldo n’a pas brillé en finale de la Ligue des champions ni fait de miracle en Coupe du monde avec le Portugal, éliminé en huitièmes de finale par l’Uruguay. Transféré à la Juventus Turin cet été, il s’est surtout retrouvé en pleine tourmente après des accusations de viol aux Etats-Unis.

Lionel Messi (Argentine)

Lionel Messi. / JOHN THYS / AFP

Les plus : En retrait par rapport aux autres prétendants, l’Argentin a tout de même été sacré champion d’Espagne avec le FC Barcelone, terminé meilleur buteur de Liga avec 34 réalisations, et inscrit 45 buts toutes compétitions confondues.

Les moins : l’éternel écueil de l’Argentin : il ne brille pas avec sa sélection. L’Argentine a été une nouvelle fois piteusement éliminée de la Coupe du monde par la France en huitièmes de finale de la compétition. Le Barça a également quitté la Ligue des champions dès les quarts de finale.

Ballon d’or : quelques contenus à lire avant la cérémonie

Le portrait du Croate, Luka Modric, fait au terme de la Coupe du monde et de la défaite de la Croatie, en finale.

Le récit de la nouvelle stature acquise par Kylian Mbappé en équipe de France.

Un reportage à Madère, sur les terres d’un Ronaldo, en plein cœur de l’affaire Mayorga.

Un zoom sur le rôle d’Antoine Griezmann au sein des Bleus.

Les souhaits formulés par Michel Platini, ex-patron de l’UEFA, trois fois le Ballon d’or dans sa carrière de joueur (1983, 1984 et 1985).

Le portrait de la Brésilienne Marta Vieira da Silva, l’une des favorites pour l’attribution du Ballon d’or féminin.

Une chronique de Jérôme Latta, des Cahiers du football, qui explique pourquoi il n’y aura « pas de Ballon d’or pour les Bleus » et pourquoi « c’est tant mieux ».