Une voiture brûlée devant le lycée professionnel Jean-Pierre Timbaud, le 3 décembre 2018. / THOMAS SAMSON / AFP

Plus d’une centaine de lycées étaient bloqués, partiellement ou totalement, lundi 3 décembre au matin en France par un mouvement de protestation contre les réformes dans l’Education et en soutien parfois aux « gilets jaunes », selon les premiers chiffres communiqués par le ministère de l’Education.

Les mots d’ordre des syndicats lycéens (UNL, SGL, Fidl etc.) évoquent les réformes du bac et du lycée, ainsi que la plateforme d’accès aux études supérieures Parcoursup, qu’ils contestent. Le SGL évoque un « mouvement social de contestation (...) aux multiples revendications ». Dans un communiqué, ce syndicat réitère également « son soutien aux  ’gilets jaunes’ pacifistes » et « déplore » les violences commises au cours du week-end dans le sillage de ce mouvement.

Voiture incendiée, pompiers obligés de reculer, policiers caillassés… A Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le lycée Timbaud était le théâtre de violence est le théâtre de violences dans la matinée, aux cris de « Macron, démission ! » selon, France Bleu Paris.

Des violences urbaines ont eu lieu à proximité de plusieurs lycées à Aubervilliers, mais aussi à Chelles et Gagny, selon le ministère de l’éducation contacté en fin de matinée par Le Monde. Vingt établissements sont perturbés dans l’académie de Créteil, dont deux totalement bloqués.

Contre la réforme des lycées

Selon le ministère de l’éducation contacté en fin de matinée par Le Monde, la moitié des lycées touchés se concentreraient dans l’académie de Toulouse. Le quotidien local La Dépêche décrit une « ambiance survoltée » devant le lycée Victor-Hugo et « des pancartes appelant à la démission du président Macron », sous la surveillance de « plusieurs voitures de police ».

« Nous sommes contre la réforme du lycée et de la fac, contre les changements à venir pour les classes de seconde et la plate-forme Parcoursup, témoigne Léa, une élève en classe de 1re littéraire interrogée par La Dépêche. On se rallie aussi au mouvement des “gilets jaunes”, nous en portons, car nous sommes soucieux de notre avenir. »

A Paris, des barrages filtrants ont été installés devant sept lycées et le rectorat comptait aussi dix tentatives de blocage. C’est le cas par exemple au lycée Turgot, dans le 3e arrondissement, rapporte un journaliste du Parisien.

Marseille, Nice, Dijon et Bordeaux également concernés

A Marseille, onze lycées sont perturbés ; six bloqués totalement, cinq partiellement, estime le ministère. Devant le lycée L’Estaque, à Marseille, des jeunes bloquent leur établissement en soutien au mouvement des « gilets jaunes », réclamant la démission d’Emmanuel Macron, témoigne La Provence.

A Montpellier, cinq établissements sont perturbés, et à Bordeaux, dix-sept lycées sont bloqués totalement ou partiellement. Dans cette ville, plusieurs centaines de jeunes ont d’abord bloqué le pont de Pierre, dans le centre historique, avant d’en être évacués par les forces de l’ordre. Il ont ensuite rejoint une place non loin de là où la police a fait usage de gaz lacrymogène et où une jeune fille a été blessée par un projectile, selon un photographe de l’AFP.

Mais d’autres établissements, non encore comptabilisés par le ministère, sont touchés. A Dijon, un cortège d’environ 500 lycéens près du lycée Carnot perturbe la circulation, rapporte Le Bien public. Les pompiers sont intervenus à la suite de l’incendie d’une poubelle et d’un fauteuil devant le lycée Gustave-Eiffel. Trois autres lycées seraient aussi bloqués.

A Nice, près d’un millier de lycéens ont manifesté lundi en soutien aux « gilets jaunes » aux cris de « Macron démission! », dans une ville où la moitié des établissements ont été bloqués au début des cours, selon un pointage du rectorat. Les jeunes, quelques-uns en gilet jaune, ont investi les artères commerçantes du centre ville en pleine matinée, bloquant la circulation du tramway, sous les yeux de policiers surpris par ce cortège improvisé et très mobile qui s’est ensuite dirigé vers la voie rapide pour la bloquer vers 11 heures.

« Il y a les classes surchargées mais on soutient aussi les ’gilets jaunes’. Pour nous, dans un an ou deux, l’essence on va aussi devoir la payer. On fait des études pour ne rien gagner », justifiait dans la manifestation un lycéen de 17 ans, élève à l’établissement des Eucalyptus.

A Pau également des lycées sont touchés par des mouvements d’élèves, selon La Rép des Pyrénées. Plusieurs centaines de lycéens se sont rassemblées devant le lycée Saint-Cricq. « En chemin, ils ont récupéré des poubelles et des éléments de barrière pour servir de combustible », écrit le journal, tandis que les cours se tenaient comme d’habitude à l’intérieur. Dans le Nord, quatre lycée du Dunkerquois étaient aussi bloqués, contre la réforme du baccalauréat et en soutien aux « gilets jaunes », d’après La Voix du Nord.