Dans une station-service de Quimper, le 3 décembre. / FRED TANNEAU / AFP

Le mouvement des gilets jaunes va-t-il entrer dans une nouvelle phase avec des blocages de dépôts de carburants pour ralentir l’économie française ? Depuis plusieurs jours, des tentatives de blocages de dépôts se succèdent sur tout le territoire, entraînant des difficultés mineures d’approvisionnement. Mais le caractère insaisissable du mouvement fait penser que ces actions pourraient se multiplier.

Selon le site mon-essence.fr, alimenté par les particuliers, 122 stations étaient en rupture partielle et 62 en rupture totale lundi en début d’après-midi. Une toute petite fraction des 11 000 stations que compte le territoire.

Mais ces chiffres sont mouvants et la réalité des blocages est difficile à suivre. Certains dépôts, ou axes routiers qui y mènent, sont bloqués puis débloqués rapidement. Chez Total, lundi après-midi, on précise que « trois dépôts de carburants appartenant ou liés au Groupe Total sont difficiles d’accès [contre onze lundi matin] et environ 6 % de ses stations-service sont en rupture de carburant, sur un réseau total de 2 100 en France ». Le groupe pétrolier recommande toutefois à ses clients de « ne pas modifier leurs habitudes de consommation ».

Les dépôts pétroliers du Mans (Sarthe), du Grand-Quevilly (Seine-Maritime) étaient également bloqués, ainsi que celui du port de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

Restrictions dans le Finistère

Les blocages de ces derniers jours ont parfois tenu quelques heures, mais certains ont été évacués, ou transformés en barrages filtrants par les manifestants. Ainsi, lundi matin le rond-point d’accès au dépôt pétrolier de Donges (Loire-Atlantique) a été évacué par les gendarmes, après avoir été brièvement occupé, rapporte Ouest-France.

Les difficultés d’approvisionnement concernent surtout des stations dans le sud-est de la France et en Bretagne. Le Finistère est particulièrement touché, mais pour une autre raison. Le dépôt de Brest est bloqué depuis plusieurs jours par des entrepreneurs des travaux publics. Ils se mobilisent contre la fin du carburant détaxé pour les entreprises du secteur. Le dépôt de Lorient (Morbihan) est lui bloqué depuis une semaine par des « gilets jaunes ».

La préfecture a d’ailleurs annoncé la mise en place, lundi, de restrictions transitoires sur les achats de carburant dans les stations-service. Les achats dans le département sont limités à 30 euros par jour pour un véhicule léger et à 200 euros pour un poids lourd. Ces restrictions ne s’appliquent pas aux véhicules considérés comme prioritaires, notamment les services de secours ou les transports de données périssables.