La Confédération générale du travail (CGT) s’était jusqu’à présent tenue volontairement à l’écart des « gilets jaunes ». Pas question pour la centrale ouvrière de s’associer à un mouvement né hors des syndicats, soutenu par le Rassemblement national, et dont certains membres appartiennent à l’ultradroite. Mais si cette ligne reste celle de la confédération, certains cégétistes jugent le moment venu de rejoindre l’action des « gilets jaunes », avec lesquels ils partagent des revendications majeures, en particulier l’augmentation du pouvoir d’achat.

C’est le cas des syndicats CGT de Lafarge, le producteur de ciments, filiale du groupe suisse LafargeHolcim. « Nous appelons à rejoindre les “gilets jaunes” dans toutes les manifestations prévues en France samedi 8 décembre », a annoncé, mercredi 5 décembre, l’Union CGT Lafarge. Un tract en ce sens doit être distribué dans tous les sites du groupe en France. Des syndicalistes se préparent à participer aux rassemblements attendus samedi notamment à Paris, Lyon et Toulouse.

Grande journée d’action séparée le 14 décembre

« Les syndicalistes et les “gilets jaunes” sont avant tout des citoyens » qui souffrent de l’« acharnement antisocial », souligne le texte pour justifier cette convergence. « La baisse phénoménale du pouvoir d’achat, les pensions des retraites au plus bas, le système de santé de plus en plus onéreux, mais aussi le chômage, les faibles salaires et les mauvaises conditions de travail dans les entreprises ont pour conséquence ce puissant soulèvement social », insiste la CGT de Lafarge.

Sylvain Moreno, le responsable de la CGT du groupe, aurait aimé que la confédération appuie plus globalement les « gilets jaunes ». Il en a discuté lundi lors d’une réunion à l’union départementale de Haute-Garonne. Sans succès. La confédération reste sur un appel à une grande journée d’action séparée le 14 décembre. « Mais on est grand, et notre syndicat peut agir de façon indépendante », plaide Sylvain Moreno, bien décidé à enfiler son gilet jaune samedi.