L'entrée du département des analyses de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFDL) à Châtenay-Malabry. / JOEL SAGET / AFP

Le gouvernement a tranché. Au terme d’une réunion interministérielle, mardi 4 décembre, il a accepté la proposition que lui avait faite l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) de relocaliser le laboratoire français d’analyses antidopage sur le campus d’Orsay de l’Université Paris-Sud.

La direction de l’AFLD, dans un communiqué publié mercredi, a déclaré que « l’agence et l’équipe de son laboratoire s’en réjouissent particulièrement ».

Pour rester compétitif à six ans des Jeux olympiques (JO) de Paris, le laboratoire antidopage français doit quitter les locaux qu’il occupe depuis trente ans, à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), où il est tout à la fois trop à l’étroit et dépassé scientifiquement. L’Agence mondiale antidopage (AMA) préconise désormais que tout laboratoire antidopage soit adossé à une structure universitaire.

Deux sites dans le département de l’Essonne se disputaient l’accueil de la structure : le campus d’Orsay de l’université Paris-XI et la communauté d’agglomération d’Evry, « Grand Paris Sud ». Mais le choix du futur site a donné lieu, depuis plus d’un an, à une guerre feutrée entre le gouvernement et la direction de l’AFLD.

Matignon avait imposé un appel à manifestation d’intérêts

Alors que l’agence estimait le débat clos dès janvier 2018, en optant pour Orsay, elle s’est vue réclamer de nouvelles études, puis finalement imposer par Matignon un appel à manifestation d’intérêts. C’est que, dans le même temps, les tenants du projet à Evry avaient activé certains leviers politiques.

L’évaluation de l’appel à manifestation d’intérêts, fournie par l’AFLD au ministère des sports et que Le Monde s’était procurée, était sans ambiguïté : les scientifiques de l’agence privilégiaient toujours la piste d’Orsay, rejoints par un consultant extérieur, Martial Saugy, ancien directeur du laboratoire de Lausanne.

« A l’issue d’un processus d’évaluation des sites candidats, la proposition de l’Université Paris-Sud d’une implantation sur son campus d’Orsay a été retenue par l’Agence, qui a sollicité le soutien financier de l’Etat », a expliqué, mercredi l’AFLD. Ce soutien a été acté mardi.

« Les études préalables aux travaux et au déménagement seront engagées très rapidement par l’AFLD et l’Université Paris-Sud, afin que le nouveau laboratoire soit opérationnel pour la Coupe du Monde de Rugby 2023 et les JOP 2024 », a déclaré l’AFLD.

« L’adossement à une université prestigieuse, dotée d’équipes de recherche et de plateformes techniques de pointe dans le domaine de la chimie analytique, ouvre de très prometteuses perspectives de collaboration scientifique », a fait valoir l’Agence. EDlle évoque également la possibilité de partenariats « avec d’autres acteurs de premier plan, tels que le Genopole et l’Université d’Evry sur le sujet du dopage génétique ».