Le premier ministre Edouard Philippe au Sénat, jeudi 6 décembre. / JACQUES DEMARTHON / AFP

Le premier ministre, Edouard Philippe, a confirmé, jeudi 6 décembre, dans un discours au Sénat, l’annulation de la hausse des taxes sur le carburant qui était prévue pour le 1er janvier 2019.

« Les tensions nous ont conduits à la conclusion qu’aucune taxe ne méritait de mettre en danger la paix civile. Comme je l’ai dit hier à l’Assemblée nationale, nous avons décidé avec le président de la République de renoncer aux mesures fiscales concernant le prix des carburants et le prix de l’énergie qui devaient entrer en vigueur le 1er janvier 2019. Le Sénat ayant voté la suppression de la hausse des taxes [sur le carburant] dans le budget 2019, elles ne seront pas réintroduites. »

Dans un premier temps, mardi, le chef du gouvernement avait annoncé la suspension pour six mois de la hausse de la taxe carbone. Mercredi, devant les députés, Édouard Philippe annonçait que la hausse de cette taxe ne figurerait pas dans le budget 2019. Mais il laissait la porte ouverte à un retour « dans le projet de loi de finances rectificative prévu de longue date au printemps ». « Si nous ne trouvons pas les bonnes solutions » pour rendre la fiscalité écologique supportable aux Français, « nous [ne l’]appliquerons pas », a-t-il encore précisé.

Un peu plus tard dans la soirée, l’Elysée avançait une autre version : l’annulation pure et simple de la hausse de la taxe carbone. Ce qu’a confirmé le premier ministre ce jeudi.

Ni plus de taxes ni plus de dette

Devant les sénateurs, Edouard Philippe est également revenu sur la « grande concertation » locale de trois mois sur la transition écologique voulue par Emmanuel Macron pour tenter d’apporter des réponses aux gilets jaunes. Le premier ministre a fixé deux règles aux solutions qui émaneront de cette concertation : « que ce débat ne vienne pas créer de nouvelles taxes ni creuser la dette ».

Au sujet de la rémunération du travail, M. Philippe s’est déclaré prêt à examiner des mesures qui permettraient d’augmenter les plus bas salaires :

« Je suis prêt à examiner toutes les mesures qui permettraient d’augmenter les rémunérations au niveau du smic sans pénaliser excessivement la compétitivité des entreprises. »

Moyens exceptionnels

Enfin, le premier ministre a annoncé que des « moyens exceptionnels » viendront en renfort des quelque 65 000 forces de sécurité qui seront déployées dans toute la France samedi pour la quatrième grande journée de manifestation des « gilets jaunes ».

Le chef du gouvernement a renouvelé l’appel aux « gilets jaunes » à ne pas se rendre à Paris pour manifester, non pas pour « leur interdire de s’exprimer », a-t-il précisé, mais pour « éviter qu’ils soient pris au piège que leur tendent les casseurs », alors que l’exécutif se montre inquiet du risque de très grandes violences pour cet « acte IV ».