Netflix - Jeudi 6 décembre - À la demande. Série

Qu’y a-t-il de plus banal que la pluie ? Qui a peur de quelques gouttes d’eau tombées d’un ciel gris ? Et pourtant, un orage insignifiant va décimer, en quelques heures, une partie du Danemark, et peut-être même le reste du monde. Impossible d’en réchapper : toute personne mouillée – même à peine – meurt instantanément dans d’atroces souffrances.

Frederik Andersen savait que cette pluie allait être mortelle. Et pour cause : ce scientifique – qui travaille pour Apollon, une sombre multinationale – semble avoir réussi à y introduire un virus. Alors, juste avant l’orage, ce docteur a pu mettre sa fille, Simone, une jeune adolescente, et son fils, Rasmus, âgé d’une dizaine d’années, en sécurité dans un bunker construit par Apollon.

Après avoir enfilé une combinaison anticontamination, Frederik Andersen (Lars Simonsen) annonce à ses enfants, paniqués, qu’il doit les laisser dans cet abri bourré de vivres : lui seul, affirme-t-il, peut « empêcher tout le monde de mourir ». Il leur promet de venir les chercher « dès que possible ». Mais avant de partir, il explique à Simone (Alba August) qu’elle doit protéger son petit frère : « Il ne doit rien lui arriver. Personne ne doit retrouver Rasmus, lui lance-t-il. C’est la clé de tout. »

Apprentis sorciers

Six années viennent de s’écouler. Les enfants ont grandi, et leur père n’est jamais revenu. En six ans, Simone et Rasmus (Lucas Lynggaard Tonnesen) n’ont jamais quitté leur bunker high-tech et pourtant, ils vont devoir sortir : ils n’ont plus rien à manger et ils veulent retrouver leur père. C’est alors que cinq personnes masquées et armées réussissent à pénétrer dans ce refuge souterrain : à cran, ils sont à la recherche de nourriture. Ce groupe est mené par Martin (Mikkel Boe Folsgaard), un ancien militaire qui n’hésite pas à tuer avec son fusil d’assaut quiconque sera contaminé par la pluie. Depuis six ans, lui et ses « amis » survivent dans un monde où tout est devenu hostile : la nature, les animaux et les humains – du moins ce qu’il en reste –, qui s’entre-tuent pour la moindre miette.

Dans le monde apocalyptique de The Rain, où plus rien de moderne n’existe, les survivants vont devoir, outre éviter la pluie, se cacher des « étrangers », des mercenaires payés par Apollon et qui ont comme mission d’attraper les survivants pour – semble-t-il – les exécuter.

Une réussite

Cette première production danoise de Netflix est une réussite. Elle nous plonge dans un chaos glaçant ultraréaliste. Les personnages, qui ont eu l’habitude de vivre hyperconnectés, se retrouvent confrontés à la nature, évitant les villes mortes et l’ultraviolence des autres survivants. Le téléspectateur est amené à s’identifier, car il se met forcément à leur place. The Rain, c’est aussi un silence : sans le monde moderne, il n’y a aucun autre son que celui du frémissement des feuilles des arbres et de la pluie qui tombe.

Le plus intéressant dans cette série, c’est de voir une firme prête à jouer l’apprenti sorcier avec le climat pour gonfler ses profits. Cette fiction en huit épisodes est en cela un clin d’œil à l’actualité. Une saison deux est en préparation.

The Rain | Bande-annonce officielle [HD] | Netflix
Durée : 02:03

« The Rain », de Jannik Tai Mosholt, Esben Toft Jacobsen, Christian Potalivo. (Dan, 2018, 8x40 min). www.netflix.com/fr/