Le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, lors des élection législatives anticipées, dimanche 9 décembre. / VAHAN STEPANYAN / AP

Le bloc électoral du premier ministre arménien, Nikol Pachinian, était en tête dimanche 9 janvier des élections législatives anticipées, convoquées par le dirigeant réformateur pour renforcer son pouvoir quelques mois après son arrivée à la tête du pays grâce à un soulèvement populaire.

Selon un décompte portant sur 25 % des bureaux de vote, le bloc dirigé par le parti Contrat civil de M. Pachinian a obtenu 70,25 % des votes, a annoncé la Commission électorale centrale.

Manœuvre politique

Nikol Pachinian, un ancien journaliste de 43 ans, est arrivé au pouvoir en Arménie en mai après avoir mené pendant plusieurs semaines des manifestations massives contre le gouvernement alors au pouvoir depuis plus de dix ans.

Mais M. Pachinian ne contrôlait pas le Parlement, encore largement acquis au Parti républicain de l’ex-président Serge Sarkissian, raison pour laquelle, bloqué dans ses réformes, il aspirait à organiser des élections anticipées.

A la mi-octobre, Nikol Pachinian a réussi une manœuvre politique en annonçant sa démission, puis en se mettant d’accord avec les députés pour qu’ils échouent deux fois de suite à élire un nouveau chef de gouvernement : un prétexte pour la dissolution du Parlement et la convocation d’élections législatives anticipées. Les prochaines élections législatives dans cette ex-république soviétique du Caucase du Sud n’étaient jusqu’alors prévues qu’en 2022.

« Après les élections, nous développerons la démocratie en Arménie et ferons une révolution économique », a déclaré M. Pachinian aux journalistes après avoir glissé son bulletin dans l’urne à Erevan, promettant des élections « libres, équitables et transparentes ».

Neuf partis politiques et deux blocs électoraux étaient en lice pour les 101 sièges au Parlement arménien. Selon la législation arménienne, un parti a besoin de recueillir au moins 5 % des voix des électeurs pour pouvoir siéger au Parlement, alors qu’un bloc électoral doit récolter au moins 7 % des suffrages.

Une fois passés au Parlement, les partis d’opposition doivent cependant y avoir – en vertu de la loi arménienne – au moins 30 % des sièges, même s’ils ont enregistré des résultats inférieurs à ce chiffre.