Projection du discours d’Emmanuel Macron au cours d’une réunion publique de la députée LREM, Coralie Dubost, dans la mairie de Galargue (Hérault), lundi 10 décembre 2018. / Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde

Sa parole était très attendue après un nouveau week-end de mobilisation des « gilets jaunes ». Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesures fortes, lundi 10 décembre, lors d’une allocution télévisée enregistrée au palais de l’Elysée. « Nous voulons une France où on peut vivre dignement de son travail, sur ce point nous sommes allés trop lentement », a estimé le chef de l’Etat dans une allocution de treize minutes. « Je demande au gouvernement et au parlement de faire le nécessaire afin qu’on puisse vivre mieux de son travail dès le début de l’année prochaine ».

  • Le revenu d’un travailleur au smic augmenté de 100 euros par mois

Disant constater « un état d’urgence économique et social » dans le pays, le chef de l’Etat a demandé au gouvernement de « faire le nécessaire afin qu’on puisse vivre mieux de son travail dès le début d’année prochaine ». « Le salaire d’un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur », a-t-il affirmé.

Emmanuel Macron n’a pas apporté de précision sur cette hausse, qui s’ajoute à l’augmentation de 1,8 % prévue en janvier. Plusieurs sources contactées par Le Monde estime que seule une hausse via la prime d’activité aurait un coût nul aux entreprises.

Le président s’était déjà engagé à ce que cette prime d’activité augmente de 30 euros en avril 2019 et de 20 euros en 2020. Ce « coup de pouce » serait donc une accélération et une amplification de sa politique.

  • La hausse de la CSG annulée pour les retraités touchant moins de 2 000 euros par mois

L’augmentation de la contribution sociale généralisée (cotisation sur tous les revenus finançant la sécurité sociale), « subie cette année » (en 2018), va être annulée pour les retraités touchant moins de 2 000 euros par mois. Jusqu’ici, le seuil de hausse de CSG pour les retraités était de 1 280 euros (ou 1 394 euros pour les moins de 65 ans).

  • Une prime de fin d’année demandée aux employeurs « qui le peuvent »

Le gouvernement va également « demander à tous les employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d’année à leurs employés », qui sera défiscalisée.

Le premier ministre, Edouard Philippe, puis son ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, et son homologue des comptes publics, Gérald Darmanin, s’étaient déjà prononcés, jeudi 6 décembre, en faveur d’une prime exceptionnelle versée par les entreprises à leurs salariés.

  • Les heures supplémentaires défiscalisées

Les heures supplémentaires seront « versées sans impôts ni charges dès 2019 » alors qu’elles devaient initialement être « désocialisées » (pas de charges) en septembre 2019. Cette mesure avait déjà été mise en place sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

  • Pas de retour sur la suppression de l’ISF

Le chef de l’Etat a écarté tout retour de l’impôt sur la fortune (ISF), supprimé au début du quinquennat au profit de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).

  • Lutte contre l’évasion fiscale

les dirigeants des grandes entreprises françaises devront verser « leurs impôts en France ». Le président fait allusion à la mise en place d’une taxe GAFA, visant les géants du Web comme Facebook et Google qui réalisent des bénéfices en France.

Ces mesures seront présentées mercredi à l’Assemblée par le premier ministre Edouard Philippe.