Edouard Philippe avait annoncé l’annulation de la taxe sur les carburants dans un discours au Sénat, jeudi 6 décembre. / JACQUES DEMARTHON / AFP

Le Sénat – à majorité de droite – a approuvé, mardi 11 décembre en première lecture, l’ensemble du projet de budget pour 2019, largement modifié, par 200 voix contre 98. Quarante-cinq sénateurs se sont abstenus.

Le texte inclut le gel de la hausse de la taxe carburants, validé par le gouvernement sous la pression du mouvement de contestation des « gilets jaunes ». Cette mesure avait originellement été proposée par la droite, puis entérinée jeudi 6 décembre par un discours d’Edouard Philippe devant le Sénat :

A également été adopté un dispositif présenté in extremis par le gouvernement permettant d’accélérer la hausse de la prime d’activité, un des leviers pour augmenter de 100 euros par mois les salariés au smic, comme promis par Emmanuel Macron lundi.

« Dernière minute »

Philippe Dallier (LR) a fustigé « un calendrier bouleversé jusqu’à la dernière minute, du jamais vu, par un mouvement social que ni le président de la République, ni le gouvernement n’ont senti venir, enfermés dans leurs certitudes ».

Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a chiffré à 2,5 % le déficit public, après les mesures en faveur du pouvoir d’achat annoncées par l’exécutif. Un chiffre auquel il faut ajouter la transformation du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) en baisses de charges pérennes, qui coûtera 0,9 point de déficit à la France, le faisant passer à 3,4 %. Soit au-dessus de la fameuse règle européenne d’un déficit public inférieur à 3 % du PIB. Mais c’est un chiffre « avant gages », en d’autres termes avant « les mesures d’économie qui seront présentées à l’Assemblée en nouvelle lecture », a-t-on précisé de source gouvernementale.

Discours d'Emmanuel Macron : la réponse aux « gilets jaunes »
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