Le président Emmanuel Macron durant son allocution à la nation, lundi 10 décembre depuis l’Elysée. / LUDOVIC MARIN / AFP

Des annonces « concrètes », une intervention « apaisante »… Plusieurs proches d’Emmanuel Macron ont défendu et précisé, mardi 11 décembre, certaines des mesures sociales annoncées la veille au soir par le chef de l’Etat. Suivie par plus de 23 millions de téléspectateurs, l’allocution présidentielle très attendue se voulait une réponse à la crise des « gilets jaunes » qui dure depuis trois semaines.

Les mesures annoncées sont une « accélération » de la mise en œuvre de ce qui était contenu dans son programme présidentiel, a tenu à préciser le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand (LRM), ce matin sur RTL. « C’est une accélération, ni virage ni changement. Les annonces concrètes hier étaient rigoureusement contenues dans son programme présidentiel pour un quinquennat. »

Richard Ferrand a salué le cap fixé par le chef de l’Etat, celui du « en même temps » : « ne pas porter atteinte aux entreprises et mieux rémunérer le travail. » « Il faut que les dirigeants des grandes entreprises françaises payent leurs impôts en France. On peut penser aussi aux GAFA, qui réalisent des profits en France. Ce sont des éléments de justice fiscale. C’est ça aussi le “en même temps” », a-t-il ajouté.

« Entre 8 et 10 milliards d’euros »

« On ne va pas réconcilier le pays en quelques mois », a, pour sa part, répondu le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, mardi sur BFM-TV et RMC à ceux qui ont jugé les annonces d’Emmanuel Macron insuffisantes. Mieux, l’intervention présidentielle a été « apaisante » et « ouverte », selon lui.

Interrogé sur le financement de ces mesures, M. Griveaux a précisé que celles-ci se chiffraient « entre 8 et 10 milliards d’euros ». Il a également confirmé que le smic augmenterait bien de « 100 euros net ». « C’est 20 euros de baisse de charges et 80 euros de prime d’activité () hors revalorisation légale du smic de 1,8 % », a-t-il déclaré. M. Griveaux a, par ailleurs, affirmé que 70 % des retraités ne paieront plus la hausse de la CSG.

Aller plus loin sur le dialogue

De son côté, la ministre du travail, Murielle Pénicaud, a assuré que les réformes – notamment celles des retraites et de l’assurance-chômage, jugées « indispensables » lundi soir par Emmanuel Macron –, devraient se poursuivre, mais « de manière plus participative ». « Il faut aller plus loin sur le dialogue, sur le terrain, nos concitoyens ont envie d’avoir leur mot à dire ; dans la manière, ça va être plus participatif qu’avant », a-t-elle déclaré sur France Inter.

« Une demande de bien-vivre s’est exprimée ces dernières semaines. Emmanuel Macron y a répondu hier en mettant au cœur de l’action des prochains mois la question du pouvoir d’achat », a, pour sa part, salué François de Rugy, le ministre de la transition écologique sur Radio Classique.

Le premier ministre, Edouard Philippe, répondra aux questions des députés cet après-midi à l’Assemblée nationale.