Au lendemain des annonces du chef de l’Etat pour tenter de sortir de la crise des « gilets jaunes », de nombreux députés La République en marche (LRM) se disaient rassurés par l’ampleur des mesures présentées. « C’est solide comme annonces, se félicite ainsi le député de la Vienne, Sacha Houlié. Sur la CSG ou le smic, ce sont des choses entendues dans les permanences des parlementaires. C’est ce que nous ont dit les Français, c’est un pas majeur vers eux. » « Ce ne sont pas des mesurettes mais des mesures significatives qui vont clairement changer la vie des gens », abonde la députée de Paris, Laetitia Avia.

Malgré cette approbation générale dans les rangs de la majorité, des inquiétudes demeurent. La réunion de groupe des députés LRM, mardi matin, à l’Assemblée, a ainsi donné lieu à plusieurs prises de parole critiques, selon des participants. « Ça a gueulé de toutes parts », résume l’un d’eux.

« On a envoyé des signaux d’alerte »

Plusieurs élus macronistes ont souligné que le groupe majoritaire devait être davantage écouté et considéré par l’exécutif, et non pas mis de côté, comme cela a pu être le cas ces dernières semaines, lors de la crise des « gilets jaunes ». « Il a été souligné qu’on a envoyé des signaux d’alerte et que cela n’a pas été écouté », explique un député LRM, précisant que seul le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Marc Fesneau, était présent parmi les membres du gouvernement. Parmi les députés LRM ayant pris la parole dans ce sens figurent Natalia Pouzyreff (Yvelines), Frédéric Descrozaille (Val-de-Marne), Jacques Marilossian (Hauts-de-Seine), Albane Gaillot (Val-de-Marne) ou Claire O’Petit (Eure).

Autre motif de crispation soulevé par les membres de la majorité : le fait que le président de la République ait reçu vendredi dernier une quinzaine de maires des Yvelines, en majorité du parti Les Républicains. « Macron reçoit en amont des maires de droite sans avoir consulté les députés de la majorité, qui pourtant étaient en première ligne », peste un pilier de la majorité. Certains élus de la majorité ont encore jugé « floue dans [leur] forme et [leur] organisation » les concertations territoriales, qui doivent se dérouler jusqu’au 1er mars dans toute la France, avec les syndicats, les élus locaux et les « gilets jaunes ».

Enfin, plusieurs députés LRM s’inquiètent à l’avance de la mise en œuvre des mesures annoncées par le chef de l’Etat. « Le vote du budget en deuxième lecture à l’Assemblée va être sport, prédit l’un d’eux. Le gouvernement va devoir expliquer en quoi ce qu’il a défendu en première lecture était inadapté ! »