Portraits d’ouvriers d’Ascoval, le 29 novembre 2018. Le tribunal de grande instance de Strasbourg rendra sa décision le 19 décembre sur la reprise de l’aciérie, qui devrait revenir au groupe franco-belge Altifort. / PIERRE ROUANET / PHOTOPQR / « LA VOIX DU NORD » / MAXPPP

Le tribunal de grande instance (TGI) de Strasbourg rendra sa décision le 19 décembre sur la reprise de l’aciérie d’Ascoval, qui devrait revenir au groupe franco-belge Altifort, a annoncé mercredi 12 décembre la direction d’Ascoval.

« Tous les avis sont favorables à la reprise par Altifort, il n’y a pas de clause suspensive. On attend le jugement du 19 décembre », a déclaré à la presse Cédric Orban, président d’Ascoval, à l’issue de l’audience de la chambre commerciale du TGI de Strasbourg. « L’offre de reprise est solide, il y a raison à être optimiste, mais on a appris à être prudent », a ajouté le patron de cette aciérie de 281 salariés.

Les acteurs du dossier ne tablaient pas sur une décision mercredi, s’attendant à un délibéré. « Pour l’instant, on laisse les bouteilles au frais… On se refuse à tout triomphalisme. Quelques dernières pièces sont attendues, mais on n’est plus à un jour près », a réagi de son côté Bruno Kopczynski, porte-parole de la coordination syndicale et élu CFDT, qui a assisté à l’audience.

Une offre de 152 millions d’euros

Le directeur général d’Altifort, Bart Gruyaert, seul candidat en lice, n’a pas commenté la mise en délibéré de la décision, se contentant de rappeler le détail de son offre de 152 millions d’euros. Elle se décompose en 47 millions d’euros de fonds publics « sous forme de prêt » (25 millions d’euros de l’Etat, 12 millions de la région Hauts-de-France et 10 millions de Valenciennes Métropole), 35 millions d’apport d’Altifort, 40 millions de crédit-bail pour le financement d’un futur train à fil et 30 millions d’affacturage.

Créée en 1975 par Vallourec, l’aciérie de Saint-Saulve, productrice d’aciers spéciaux, est devenue Ascoval en 2017. Elle est en redressement judiciaire depuis janvier dernier. Elle faisait partie jusqu’en début d’année du groupe sidérurgique Ascométal, mais elle n’a pas été incluse dans la reprise de ce dernier par le suisse Schmolz + Bickenbach.

Altifort est un groupe de métallurgie installé à Ham (Somme), propriété de Stanislas Vigier, son président, et de Bart Gruyaert. Constitué il y a quatre ans, il a grandi par rachats successifs pour atteindre un effectif de 1 500 salariés, dont 1 370 en France, et un chiffre d’affaires prévisionnel annoncé de 200 millions d’euros cette année.